Élément clé du Bayern Munich depuis de nombreuses années, Joshua Kimmich incarne l’identité du club bavarois à lui seul. Peu importe les entraîneurs, peu importe les contextes et les époques, le joueur allemand évolue toujours à un niveau personnel satisfaisant et même s’il a logiquement connu un coup de moins bien avec un collectif affaibli la saison passée, il n’en reste pas moins un des rares joueurs sur lesquels s’appuyer pour entamer les nouveaux objectifs.
Dans un club du Bayern Munich qui a connu une saison compliquée au niveau des résultats, avec un nouvel entraineur Julian Nagelsmann qui n’est pas parvenu à imposer ses idées de jeu sur son équipe et son effectif, Joshua Kimmich reste tout de même une valeur sûre et un atout incontestable pour tenter de repartir du bon pied. Nagelsmann s’est coupé d’une partie de son vestiaire avec notamment des tensions qui concernent Robert Lewandowski (qui a demandé son transfert), avec Serge Gnabry également qui refuse pour le moment de prolonger son contrat qui expire l’an prochain sans garantie sportive, mais Joshua Kimmich lui ne s’imagine pour le moment pas ailleurs qu’en Bavière et c’est un vrai soulagement pour la direction. Son apport est si important, si précieux, qu’il est une pièce essentielle pour n’importe quel entraineur sur le banc du Bayern Munich et si Nagelsmann était amené à quitter le club alors le prochain technicien aurait fortement besoin de la présence de l’international allemand.
La trajectoire de Joshua Kimmich n’a cessé d’évoluer pour atteindre aujourd’hui un point culminant à un poste qui n’était pas celui qu’il occupait au début de sa carrière, et cela montre toutes les possibilités tactiques qui sont permises avec un tel joueur. Dans la lignée d’un Philipp Lahm, mais en plus fort encore, Joshua Kimmich a débuté comme latéral droit avant d’être replacé en défense centrale par Pep Guardiola. L’entraineur espagnol a perçu différentes qualités individuelles nécessaires pour changer de zone le joueur et Kimmich s’est d’abord parfaitement adapté à ce nouveau rôle. Une qualité défensive bien sûr puisque c’est ici sa formation et ses acquis, mais également une qualité balle au pied qui permet une première relance de grande qualité et une lecture du jeu qui touche au génie pour occuper les bons espaces et se trouver dans les bonnes zones. Le changement de poste a fonctionné, mais du poste de latéral droit à celui de défenseur central il y avait encore un manque dans la quintessence obtenue d’un joueur si fort qu’il a encore évolué.
C’est avec Hansi Flick sur le banc de touche du Bayern Munich que Joshua Kimmich est repositionné un cran plus haut pour intégrer le milieu de terrain. Le choix parfait puisque c’est dans ce secteur que l’international allemand a donné la pleine mesure de ses moyens. On pouvait se dire que Kimmich serait plus à l’aise uniquement dans un milieu de terrain composé de trois joueurs, lui permettant ainsi une protection et une assise dans cette zone du terrain, mais le Bayern Munich est parvenu à remporter toutes les compétitions dont la Ligue des Champions avec un duo de deux joueurs au milieu : Goretzka et Kimmich donc. Une polyvalence hors normes mais surtout un repositionnement naturel puisque ses qualités intrinsèques peuvent s’exprimer au maximum.
Un génie dans l’axe du terrain
Grâce à sa qualité technique balle au pied qui lui permet d’organiser le jeu à sa guise, de dicter le tempo d’un match en phase de possession de son équipe, grâce à sa capacité à occuper les bonnes zones du terrain et à se déplacer intelligemment, Kimmich est devenu le maitre à jouer de son équipe du Bayern autant que de sa sélection allemande où il retrouve aujourd’hui Hansi Flick sur le banc de touche. Ce n’est d’ailleurs absolument pas une surprise si Kimmich s’est d’autant mieux exprimé avec l’Allemagne puisqu’il a des repères qui ont été balayé au Bayern cette année avec Nagelsmann. Pour obtenir le meilleur de Kimmich il faut avant tout penser son équipe avec le ballon dans les pieds, dans la moitié de terrain adverse, dans une globalité assez agressive quant à la volonté de peser offensivement. C’est là que le milieu allemand s’exprime le mieux car il est capable de trouver les bons espaces malgré une défense adverse regroupée et peu importe le niveau.
C’est Joshua Kimmich qui a délivré la passe décisive pour Kingsley Coman lors de la finale de la Ligue des Champions remportée face au Paris Saint-Germain avec Hansi Flick, dans une zone où il s’est projeté pour amener un surnombre et une possibilité de passe pour ses adversaires. C’est ensuite sa qualité technique qui a fait le reste. Malgré un évènement malheureux dû au Covid qui lui a fait rater quelques semaines de compétitions cette année, Kimmich a montré avec l’Allemagne lors du rassemblement de Ligue des Nations qu’il gardait également une activité physique très au-dessus de la moyenne. Buteur face à l’Italie notamment, on a pu voir Kimmich dézonner de son poste au moment où il le fallait pour se retrouver dans la surface de réparation adverse.
En somme Joshua Kimmich sait tout faire et même si Manuel Neuer porte le brassard du Bayern Munich c’est le milieu de terrain qui guide son équipe plus haut sur le terrain. Alors que la plupart des joueurs sont formés pour occuper une fonction précise, Kimmich balaye ces principes pour apporter dans absolument toutes les zones du terrain : à la récupération, à la création, et à la finition. Un profil qui n’existe nulle part ailleurs et qui incarne à lui seul l’identité de son club. Le Bayern est une institution qui aime jouer avec ballon, qui aime également être agressif à la perte de celui-ci, mais qui privilégie avant tout la capacité à se dédoubler pour mettre à mal des équipes qui n’arrivent pas à cerner Kimmich. Tandis que les buteurs sont d’avantage mis en avant, de par leur capacité à enchainer les buts et les statistiques, Kimmich se distingue lui par une intelligence de jeu qui devrait lui permettre de remporter des trophées individuels en plus des trophées collectifs.
Emmanuel Trumer