Vainqueur à Fulham ce week-end sur le score de 3-0, Arsenal poursuit sa course en tête de la Premier League. Avec des certitudes totales dans le jeu et le contenu, les Gunners sont désormais à portée du titre de Champion d’Angleterre. L’effectif qui possède la moyenne d’âge la plus jeune du Royaume montre également une capacité à réagir quand cela est nécessaire.
Longtemps englué dans un marasme sportif, entre identité de jeu oubliée et résultats catastrophiques, Arsenal est en train de retrouver les sommets grâce à une réflexion sur le fond. Une refonte des principes de jeu de cette équipe, et des certitudes désormais importantes pour ne pas dire totales dans la manière d’aborder ses matchs avec une volonté de maitrise et de domination qui n’existait pas auparavant. Arsenal est aujourd’hui une équipe qui aime avoir la possession du ballon (dans le top 4 des équipes de Premier League), mais c’est également une équipe qui sait comment utiliser cette donnée avec des joueurs et des profils individuels qui entrent parfaitement dans ce contexte précis.
L’intronisation de Martin Odegaard comme capitaine a confirmé la volonté globale de retrouver les sommets grâce au jeu, grâce à la promotion d’un numéro 10 et d’un meneur de jeu, et le plus jeune effectif de Premier League peut se passer d’une expérience comblée par des principes dans le contenu. Les relations techniques existent entre tous les secteurs de jeu, et des individualités comme Gabriel Martinelli, Bukayo Saka, ou Leandro Trossard arrivé récemment lors du mercato hivernal se comprennent parfaitement avec leur capitaine Odegaard mais également avec des joueurs situés un cran plus bas sur le terrain. Tierney, Saliba, Gabriel, White permettent d’imprimer le logiciel voulu dès les premières touches de balle, et Thomas Partey assure un équilibre très important tout en étant capable également de distribuer pour les créateurs.
Un ensemble extrêmement complet qui n’oublie pas pour autant la nécessité d’un volume de courses élevé, et qui peut obtenir cette maitrise technique grâce à une récupération rapide du ballon. Un travail collectif, énergivore, mais qui permet de laisser très peu de miettes à ses adversaires et notamment les équipes moins bien armées qui subissent une pression de tous les instants. L’idée proposée est séduisante, mais elle ne repose pas uniquement sur des qualités intrinsèques qui ne suffiraient pas, seules, à obtenir les résultats actuels des Gunners en Premier League.
Arteta à la base du changement
L’entraineur Mikel Arteta a parfaitement compris qu’il était plus utile de demander à ses joueurs un volume de course plus haut sur le terrain, à la perte d’un ballon manié par son équipe dans la moitié de terrain adverse, plutôt qu’un bloc proche de son excellent gardien Ramsdale et qui avalerait les espaces en transition sur les ratés adverses. L’idée a changé, et son application concrète sur le terrain également avec une occupation de l’espace cohérente et des joueurs parfaitement guidés dans leurs consignes. Avec et sans ballon, dans les courses également, tout est pensé et travaillé pour mettre en place ce qui fait la force d’Arsenal depuis le début de saison.
Arsenal retrouve enfin des préceptes qui ont fait de ce club une entité brillante par le passé et notamment lors des années avec Arsène Wenger, et même si cela a pris du temps c’est à Mikel Arteta que revient le mérite de cette réussite. Les Gunners sont encore au coude à coude avec Manchester City pour le titre de Champion d’Angleterre, avec un déplacement à venir sur le terrain de l’équipe de Pep Guardiola, mais le seul fait d’être à la lutte pour le trophée est une réussite totale. Quasiment certain de disputer la prochaine Ligue des Champions, Arsenal pourra poursuivre dans la même idée avec cet attrait supplémentaire de la plus grande des compétitions européennes. Avant de penser au mercato estival et à la prochaine saison, Arsenal reste le mieux placé pour remporter le titre de Champion d’Angleterre.
Arteta est en passe de battre son ancien mentor, celui dont il était l’adjoint à Manchester City, avec des certitudes plus poussées sur le contenu proposé. Tandis que Manchester City a tâtonné entre différents schémas tactiques, a également tâtonné sur les individualités à aligner dans son onze de départ, Arsenal de son côté a gardé ses certitudes. City a « logiquement » laissé des points en route, et ne pourrait pas contester un éventuel titre pour les Gunners. Proche du but, et de toute façon lancé vers une nouvelle ère glorieuse, Arsenal est aujourd’hui une institution complète et attirante. Une logique, mais rendue possible grâce à la réflexion et le travail de fond effectué. Les Baby Gunners sont désormais grands.
Emmanuel Trumer