Sans jamais parvenir à trouver les solutions pour inquiéter son rival lyonnais, Marseille s’est lourdement incliné à domicile (3-0) tandis que le stade Vélodrome commence à gronder et que les prochains jours promettent d’être agités. Avec un Maxwell Cornet de gala, et un Moussa Dembélé décisif dès son entrée en jeu, l’OL fait une excellente opération en prenant quatre points d’avance sur Saint-Etienne au classement de Ligue 1.
Il s’agissait des tous derniers espoirs marseillais pour disputer une compétition européenne l’année prochaine et s’en est désormais terminé puisque les sept points de retard que compte ce soir l’OM (6e) sur l’ASSE sont rédhibitoires à deux matches de la fin du championnat. Sur le papier, Marseille s’est présenté avec une composition différente une nouvelle fois (en 4-3-3) et un Radonjic préféré à Thauvin au coup d’envoi. En face, la surprise vient de la présence sur le banc du buteur Moussa Dembélé, mais l’OL entame plutôt bien cette rencontre et fait rapidement la différence grâce à Cornet. L’attaquant se joue de Kamara avant de crucifier Mandanda du pied droit (1-0, 24e) et Lyon aurait même pu mener par deux buts d’écart si Depay avait été plus altruiste en servant Cornet après avoir éliminé Mandanda (41e).
A la pause, Lyon mène logiquement 1-0 et la production offerte par l’OM est très insatisfaisante. Mario Balotelli perd ses duels, ou alors n’est pas trouvé dans la surface, là où il est le plus dangereux et seul Lucas Ocampos semble encore une fois au niveau avec des courses incessantes et des ratés certes, mais une intention de bien faire qui est tout de même louable dans ce marasme ambiant.
Le changement opéré par Rudi Garcia à la pause, avec l’entrée en jeu de Thauvin à la place de Radonjic a le mérite de relancer son équipe dans le jeu avec deux belles situations de but d’abord pour Balotelli puis pour Sakai. Globalement, l’OM connait alors une bonne période et Anthony Lopes doit se montrer décisif dans ses buts pour repousser une triple tentative marseillaise à l’heure de jeu. Comme un symbole de la saison marseillaise, c’est au moment où les espoirs semblaient à nouveau permis pour l’OM que le sort s’est chargé d’enlever tout suspense. Martin Terrier est lancé vers le but de Steve Mandanda et Duje Caleta-Car commet l’irréparable avec une faute et un carton rouge logique (66e).
Lyon, le sérieux sans euphorie
Il faut alors louer la gestion de la fin de match des hommes de Bruno Génésio qui ont parfaitement profité des espaces pour achever une équipe marseillaise dont le bilan est bien pâle. C’est d’abord Moussa Dembélé, tout juste entré en jeu, qui s’est chargé d’inscrire le deuxième but de son équipe après une très belle passe décisive de Tanguy Ndombélé (2-0, 84e) et une frappe du droit, avant que Cornet ne donne une forme de correction à cette victoire avec un troisième but tout en sérénité seul face à Mandanda (3-0, 86e). Ce qui peut paraître le plus invraisemblable après cette rencontre, c’est l’impression d’impuissance laissée par cette équipe de l’OM, qui n’a même pas eu affaire à un grand OL. Le Vélodrome commence à gronder sérieusement et les prochains jours promettent d’être agités du côté de Marseille.
Les décisions ne seront peut-être pas prises demain, mais l’avenir de Rudi Garcia semble désormais scellé. Je n’ai compris aucun de ses choix ce soir et l’idée de sortir Balotelli alors qu’il reste un quart d’heure de jeu et que ton équipe doit inscrire deux buts est risible. L’attaquant marseillais ne s’est pas privé de le dire d’ailleurs. S’il lui fallait encore une preuve, le propriétaire de l’OM Franck McCourt a pu se rendre compte ce soir à quel point son équipe semblait désormais en difficulté dans tous les domaines. Il lui reste encore deux matches avant d’annoncer ses solutions.
Emmanuel Trumer