Par Emmanuel Trumer - Publié le
Deuxième journée de Ligue des champions au programme et deux belles opérations françaises avec les victoires parisienne et lyonnaise respectivement à Galatasaray et à Leipzig. Le LOSC, de son côté, a enchainé une deuxième défaite de rang face à Chelsea et voit ses espoirs de qualification se réduire. La troisième place et une éventuelle qualification pour la suite de la Ligue Europa pourrait être une option envisageable pour Christophe Galtier et ses joueurs.
Galatasaray – PSG : 0-1
Deuxième sortie européenne réussie pour le Paris Saint-Germain, après sa probante victoire face à l’ogre madrilène du groupe (3-0) les joueurs de la capitale se sont imposés dans le bouillant stade du Galatasaray au terme d’un match que l’on pourrait qualifier d’ennuyeux. Un terme qui importera peu à Thomas Tuchel et sa troupe puisque le PSG s’envole désormais en tête de son groupe en profitant parfaitement du lancement (très) tardif du Real Madrid de Zinedine Zidane. Il faut dire également que les compositions de départ n’étaient pas les plus audacieuses sur le papier et si cela peut aisément se comprendre pour l’équipe turque face à un adversaire plus fort, le choix de Thomas Tuchel de répondre par l’engagement plutôt que le jeu a été une des clés du match il faut l’avouer. Avec Idrissa Gueye ET Marquinhos au milieu de terrain, en plus de sa défense à 4, le technicien allemand a rangé au placard ses idées grandiloquentes de faire grandir le PSG par le jeu pour tenter de trouver une réponse plus pragmatique, censée très certainement, mais peu audacieuse. Que faut-il alors me direz-vous pour être satisfait ? Si Thomas Tuchel avait ouvert le jeu et perdu ce match le compte rendu aurait été salé, et il faut raison gardée surtout quand le résultat est au bout. La question pourra se poser à nouveau lorsque Tuchel bénéficiera de tout son groupe, et que les choix seront plus difficiles à exécuter, mais à l’heure actuelle Paris ressemble à une équipe moins perméable, plus difficile à manœuvrer peut-être, et si la période actuelle ne doit surtout pas engendrer une euphorie quelconque, avec cet état d’esprit Paris pourrait éviter d’être une nouvelle fois la risée des 8ede finale. L’objectif du club francilien.
Sans Mbappé sur le banc des remplaçants au coup d’envoi, sans Neymar suspendu, sans Cavani porté disparu, la volonté de renforcer un secteur défensif pourrait paraitre cohérente lorsque l’on repense aux maux du club parisien, une équipe en quête de repères que l’arrivée de Gueye a eu le mérite de stabiliser. Face aux Turcs de Galatasaray cela a suffi en tout cas, grâce au premier but parisien de Mauro Icardi parfaitement servi par Pablo Sarabia au retour des vestiaires, et si les bonnes nouvelles existent il ne faudrait surtout pas surévaluer ces deux succès. Face à un Real Madrid qui ne ressemblera pas à celui de février-mars, puis face à Galatarasay dont les ambitions ne sont pas débordantes malgré une équipe séduisante sur le papier. Paris s’envole en tout cas vers la première place de son groupe, à la faveur d’une nouvelle déconvenue du Real Madrid face à Bruges, et si la première place promet un tirage plus favorable, ce n’est pas le PSG qui s’en contentera. Manchester United pourrait servir de rappel aux Parisiens.
Lille – Chelsea : 1-2
Si un mot devait sortir de cette rencontre pour le LOSC ce serait très certainement la frustration. Avec une équipe plutôt audacieuse sur le papier, positionnée en 4-2-3-1 par l’entraineur français Christophe Galtier, les Lillois ont longtemps cru tenir en échec le dernier vainqueur de la Ligue Europa mais ont finalement craqué dans le dernier quart d’heure la faute à un très beau but du Brésilien de Chelsea, Willian. Certes Renato Sanches n’est pas encore intégré dans le 11 de départ, certes Yazici n’est pas encore totalement imprégné du style lillois, mais l’équipe alignée par Galtier peut au moins avoir le sentiment du devoir accompli, sans le résultat et c’est là tout le paradoxe du foot. De là à tirer des conclusions sur la nécessité de couvrir son secteur défensif dans une compétition ou la moindre petite erreur compte il n’y a qu’un pas, mais comment critiquer un entraîneur et une jeune équipe qui ont au moins tenté de répondre dans le jeu, face à des Blues bien plus précis dans leur organisation et pourtant pas bien plus expérimentés sur le papier.
C’est d’ailleurs ici toute la réussite de Franck Lampard, qui avec un mercato bloqué et un groupe plutôt très jeune pour un club de l’envergure de Chelsea réussit à obtenir des résultats. Tammy Abraham a d’abord réalisé un enchainement de grande classe avec une prise de balle pied gauche et une frappe enchainée pied droit pour ouvrir le score, avant que Victor Osimhen ne remette les deux équipes à égalité après un coup de tête rageur. C’est en deuxième période que les hommes de Lampard vont être redoutables de précisions avec quelques situations chaudes concédées aux Dogues mais un deuxième but fatal à 15 minutes du terme de la rencontre. Un but qui ne reflète pas forcément la domination totale des Blues, mais qui vient certainement punir une équipe lilloise trop naïve défensivement. Reinildo n’a jamais semblé avoir le niveau pour évoluer dans cette rencontre et le choix de ne pas titulariser Bradaric dans le couloir gauche restera tout de même comme une interrogation. Pas bien grave après tout puisque le LOSC n’a pas pour objectif de se qualifier au sein d’un groupe très relevé, mais des leçons à tirer désormais pour une équipe qui a les qualités pour lutter pour la troisième place.
Leipzig – Lyon : 0-2
La semaine capitale de Sylvinho à la tête de l’OL a commencé de la meilleure des manières avec une victoire méritée sur la pelouse des Allemands de Leipzig. Plus « faible » équipe sur le papier, la troupe de Julian Nagelsmann aura souffert tout au long des 90 minutes de cette rencontre et si l’OL peut désormais tenter de reprendre sa marche en avant, les questions qui découlent de ce succès sont nombreuses. Tout d’abord que faire du fameux 4-3-3 de Sylvinho puisque désormais le technicien brésilien semble avoir abandonné son idée pour laisser place à un système avec deux attaquants axiaux, Memphis Depay et Martin Terrier face à Leipzig. Tous deux buteurs, ils ont permis à leur équipe de ne jamais souffrir et de trouver une alternative sans Moussa Dembélé. A nouveau remplaçant au coup d’envoi et entré seulement à dix minutes du terme du match, l’apport de l’attaquant français semble très sérieusement remis en question par son entraîneur et si le résultat face à Leipzig donne tout à fait raison à Sylvinho, il va tout falloir trouver un système pour incorporer Dembélé dans la durée. Avec son profil d’attaquant en pivot, qui peut faire jouer ses partenaires et leur créer des situations, Moussa Dembélé semble avoir été détrôné provisoirement par Martin Terrier dans ce rôle et si l’ancien strasbourgeois en est tout à fait capable il est dommage de ne pas associer Memphis Depay et Moussa Dembélé ensemble, quitte à faire évoluer Martin Terrier dans un rôle de numéro 10 un peu plus bas sur le terrain. Cela condamnerait de facto les ailiers dans ce schéma mais vu leur apport discutable c’est une solution très crédible.
Toujours est-il que l’OL semble avoir trouvé son match référence désormais, et si le carton face à Angers avait laissé entrevoir de fausses promesses, ce succès sans aucune discussion possible à Leipzig chez un adversaire européen pourrait avoir plus de poids. L’OL doit sortir de son groupe de poules et après la déception à domicile face au Zénith se replace à un rang plus conforme à ses ambitions. L’OL et Sylvinho peuvent aborder le derby face à Saint-Etienne avec plus de sérénité et l’enjeu se situe certainement désormais dans la gestion collective d’un groupe qui n’a jamais été réputé pour être le plus simple de France à manoeuvrer. Le fait de nommer un joueur non issu du cru lyonnais comme capitaine en la personne de Leo Dubois est une autre idée qui me plait bien, et à ce rythme Lyon pourrait retrouver des couleurs plus conformes à son standing.
Emmanuel Trumer
