Retour de la Ligue 1 après la trêve internationale et un choc plutôt alléchant sur le papier entre l’OGC Nice et le Paris Saint-Germain en ouverture de la 10 journée ce vendredi soir. Un match qui a longtemps tourné à l’avantage des joueurs de Thomas Tuchel, avant une fin de rencontre assez folle lors de laquelle Cyprien et Hérelle ont reçu un carton rouge pour les Aiglons. Paris en a profité pour s’envoler au tableau d’affiche, mais le contenu ne doit pas faire oublier quelques lacunes encore visibles. A un niveau plus élevé, cela ne pardonnera pas.
Le PSG de Thomas Tuchel semble s’être remis dans le droit chemin depuis la défaite à domicile face à Reims à la fin du mois de septembre (0-2) et si le score affiché à Nice ce vendredi soir en ouverture de la 10 journée de Ligue 1 pourrait laisser penser à une nouvelle démonstration des joueurs de la capitale, le contenu est légèrement différent. Pas la première période, qui aura vu le PSG monopoliser le ballon et se créer la totalité des situations dangereuses offensivement. La relation entre Angel Di Maria et Mauro Icardi est pleine de promesse, et le premier s’est transformé en double buteur pour mettre son équipe à l’abris une première fois. Les deux buts de l’Argentin sont exceptionnels de maitrise et de toucher, et si le PSG connait une période plutôt tranquille sans ses stars, au moins au niveau des résultats, il le doit en grande partie à Di Maria. Privé de Neymar, avec Mbappé sur le banc au coup d’envoi, et un Cavani même pas entré en jeu, les options ne vont pas manquer lorsque l’effectif du PSG sera opérationnel (s’il l’est un jour) et les choix de l’entraîneur Thomas Tuchel seront alors davantage scrutés.
Avec deux buts d’avance à la pause, Paris aurait dû se diriger vers une victoire tranquille face à des Niçois eux aussi privés d’éléments importants (Atal, Ounas) mais l’entame de seconde période parisienne aura été en dessous de tout et l’entrée de Marquinhos a la place de Thiago Silva derrière a fragilisé l’arrière garde du PSG. La maitrise technique a alors été moins perceptible, et c’est Ganago qui a relancé le match à 25 minutes de la fin. A ce moment de la rencontre, Paris a alors montré des signes de faiblesse assez inquiétants et il aura fallu deux faits de jeu pour que la suite du match soit anodine. Cyprien est retenu par Paredes et réclame un carton pour son adversaire à Monsieur Letexier qui renvoi le milieu niçois aux vestiaires pour contestation. Hérelle a alors été l’auteur d’un mauvais geste dans la foulée et a laissé ses partenaires à 9 contre 11, chose impossible face à un PSG qui s’est payé le luxe de faire entrer Kylian Mbappé. Le premier carton rouge est d’une sévérité absolue et entraine la mauvaise réaction de Hérelle qui aurait pu bénéficier de plus de clémence après la première erreur de l’arbitre.
Une victoire mais des lacunes
La chance des Aiglons était alors passé, et l’international français tout juste revenu de blessure s’est régalé avec les espaces laissés par l’infériorité numérique adverse. C’est d’abord lui qui a tué tout suspense grâce à une frappe dans la surface de réparation pour le 3e but, avant de servir Mauro Icardi pour le dernier but de son équipe. Finalement Paris s’impose 4-1 à Nice et si dans l’ensemble cette victoire est plutôt logique, Tuchel aurait tout intérêt à passer quelques nuits sur ce débriefe car il pourrait y trouver des motifs d’inquiétudes. Son équipe doit être capable de maitriser ce genre de rencontres dans son ensemble, et son choix de faire entrer un défenseur pour un attaquant à 2-0 peut laisser perplexe également.
Paris est taillé pour écraser ses adversaires, avec un effectif surarmé, et les signaux envoyés par l’entraîneur allemand ne sont pas bons. Faire entrer Kurzawa à la place de Choupo Moting (malgré l’apport discutable de ce dernier dans la secteur offensif) a fait reculer le bloc équipe du PSG et a exposé les joueurs de Tuchel aux offensives niçoises, tout l’inverse de l’effet voulu par l’entraîneur. Cela s’est évidemment rééquilibré avec les expulsions et l’entrée de Kylian Mbappé, mais dans un match ou le contexte sera moins favorable, ou face à des adversaires plus expérimentés tout simplement cela ne passera pas. C’est là tout le travail que doit faire Paris pour passer un nouveau cap que la Ligue 1 peut lui offrir, à condition de la respecter jusqu’au bout.
Emmanuel Trumer