Trois matches au programme de ce dimanche en Ligue 1 avec un deuxième succès consécutif pour Claude Puel et Saint-Etienne face à Bordeaux, une réaction monégasque à domicile face à Rennes, et la victoire très logique de l’OM face à Strasbourg dans la soirée. Si Marseille fait la bonne affaire en haut de tableau, avec un retour à la 4e place à deux points du second nantais, monégasques et stéphanois se donnent de l’air dans la deuxième partie du classement de Ligue 1.
Bordeaux – Saint-Etienne : 0-1
Les Girondins de Paulo Sousa restaient sur une série positive et cette défaite à domicile face à Saint-Etienne pourrait indiquer plusieurs facteurs : d’abord Bordeaux n’est peut-être pas encore taillé pour disputer les premières places du championnat, surtout quand il manque des éléments offensifs comme De Préville, et ensuite l’arrivée de Claude Puel sur le banc stéphanois est une réussite puisque s’imposer à l’extérieur après la victoire lors du derby face à Lyon est une double performance. Avec un système qui permet à ses joueurs d’avoir une assise défensive confortable et un secteur offensif tout de même fourni avec des profils intéressants (Bouanga, Khazri, Abi,Boudebouz) les Verts de Puel semble avoir retrouvé leur sérénité et avec un Ruffier toujours aussi impérial dans ses buts les ambitions peuvent logiquement être de retour dans le Forez.
Pour être honnête, un résultat nul aurait certainement davantage reflété la physionomie de cette rencontre mais l’audace de Puel qui a fait entrer Arnaud Nordin en fin de match a payé avec un penalty obtenu par le jeune ailier avant d’être transformé par Denis Bouanga à la toute dernière minute. Un petit hold-up mais qui reflète le nouvel etat d’esprit des hommes de Claude Puel, plus motivés, plus concernés, et surtout plus en confiance. Pour Bordeaux une autre mauvaise nouvelle est venue s’ajouter à la défaite avec la blessure de Laurent Koscielny dont l’importance derrière n’est plus à prouver et qui risque de manquer très sérieusement.
Monaco – Rennes : 3-2
Après le revers à Montpellier il n’y avait plus le choix pour Leonardo Jardim et Monaco. Peu importe la manière, peu importe le contenu, le club du Rocher ne pouvait plus se permettre de laisser passer des points, et c’est certainement le sentiment qui dominera après une victoire arrachée dans les dernières minutes face à Rennes. Une victoire plutôt méritée dans l’ensemble, pour un Monaco qui aura globalement dominé et été plus audacieux offensivement que son adversaire du jour mais qui a mis une nouvelle fois en lumière les lacunes flagrantes des hommes de Jardim dans le secteur défensif. Heureusement que Monaco peut compter sur son duo d’attaquants Islam Slimani – Wissam Ben Yedder mais s’il faut marquer 3 ou 4 buts lors de chaque matche cela ne sera pas tenable sur la durée. Kamil Glik n’est toujours pas rassurant derrière, et malgré un système à 5 en défense (Glik – Jemerson – Badiashile dans l’axe) censé stabiliser l’arrière garde, le tout reste fragile.
J’ai senti des Monégasques très impliqués dès le coup d’envoi, et le but précoce de Wissam Ben Yedder sur un service de Slimani a récompensé l’envie des joueurs de Jardim, qui ont ensuite connu un long passage à vide lors duquel Faitout Maouassa d’une belle action et Adrien Hunou de la tête ont sanctionné les locaux. Monaco n’a jamais laché et c’est grâce au talent de ses attaquants encore que l’ASM s’en sort avec les trois points. Slimani a inscrit son 7e but de la saison pour égaliser, avant que Ben Yedder n’inscrive son deuxième de la soirée pour offrir les trois points à son équipe. Une belle frappe du gauche et deux arrivées qui sont deux gros coups sur le marché des transferts. Si les dirigeants monégasques avaient encore des doutes ils peuvent être rassurés ce soir, l’audace et les investissements sont en général récompensés dans le football. Le mercato a été fait cet été et Jardim va logiquement trouver les solutions pour faire remonter son groupe, et puis si ce n’est pas le cas l’ASM connait bien l’autre solution déjà.
Marseille – Strasbourg : 2-0
Il y avait un gros coup à faire pour l’OM et au sortir de la 10e journée de Ligue 1 Marseille peut avoir le sentiment du devoir accompli. Tout est encore loin d’être parfait, notamment avec les absences très importantes (Payet, Thauvin, Gonzalez) mais le groupe d’André Villas Boas semble lui aussi désormais lancé vers un objectif commun et très honnêtement cela fait plaisir à voir. Marseille a entamé fort le match et Radonjic a rapidement obtenu un bon coup franc que Bouba Kamara a repris dans la surface pour ouvrir le score. Face à une équipe alsacienne préparée en 5-4-1 par Thierry Laurey, avec Ludovic Ajorque comme seul joueur offensif dans le onze de départ, AVB a parfaitement anticipé le fait de devoir dicter le temps et cette ouverture du score a permis à son équipe de ne pas connaitre de moment de pression. Strasbourg a ensuite logiquement évolué légèrement plus haut pour essayer de peser davantage, mais ce sont les Olympiens qui ont touché deux fois les montants et se sont procuré les plus grosses occasions. Dario Benedetto a été plutôt intéressant devant, Nemanja Radonjic s’est montré moins brouillant qu’à l’accoutumée, et Valentin Rongier a apporté sa hargne et sa grinta au milieu de terrain.
Il aura fallu attendre les dernières minutes et une dernière percée de Benedetto pour que l’OM n’obtienne son deuxième but sur penalty, transformé par Strootman, et malgré une maitrise qui aurait être plus constante sur l’ensemble des 90 minutes les motifs de satisfactions sont tout de même nombreux pour les Phocéens. Si la performance défensive doit être relativisée face à une opposition très peu ambitieuse, l’animation entre le milieu de terrain et l’attaque (le problème majeur en phase de possession du ballon jusqu’à présent) a été intéressante ce soir. Sans plusieurs joueurs majeurs, AVB et Marseille trouvent petit à petit leurs marques et avec les retours de Payet et Thauvin notamment il y a de quoi espérer que l’OM lutte pour le podium toute la saison et surtout y finisse à l’issue de la 38e et dernière journée de Ligue 1. Pour les Alsaciens les résultants commencent désormais à être inquiétants et les solutions trouvées par Laurey (enlever un attaquant, rajouter un milieu de terrain) ne semblent pas porter leurs fruits.
Emmanuel Trumer