Début de la Ligue Europa et le Stade Rennais se déplaçait sur la pelouse de l’AEK Larnaca à Chypre pour entamer sa campagne européenne. Après un début de saison mitigé en Ligue 1, le club breton se devait de gagner en Coupe d’Europe pour affirmer des ambitions dans ce groupe d’une part, et tenter de lancer une série positive de victoires d’autre part. Mission accomplie dans la douleur, mais le principal est là.
Le Stade Rennais ne pouvait espérer meilleure entame en Ligue Europa et malgré un contenu qu’il faudra améliorer au fil des rencontres pour espérer réaliser un parcours intéressant dans cette compétition, le résultat est déjà présent. Avec une équipe de départ légèrement remaniée, et des choix plutôt prudents pour débuter ce match, Rennes a eu des difficultés à mettre la main sur le jeu et la maitrise du contenu.
Le latéral gauche Truffert a été aligné à un poste d’ailier gauche qu’il a eu de mal à animer, et Meling a eu beaucoup de difficulté un cran plus bas. Un choix qui n’a pas payé dans ce couloir, et malgré une superbe ouverture du score de Theate grâce à une frappe de loin du pied gauche qui a heurté le poteau avant d’entrer le but, le Stade Rennais n’est pas parvenu à afficher une domination. Ni dans la possession du ballon, à son désavantage lors du premier acte, ni dans les occasions de but, le SRFC n’est parvenu à imposer une supériorité pourtant flagrante sur le papier.
L’ouverture du score est venue d’une action individuelle, aussi belle soit-elle, mais n’a pas découlé d’un mouvement de jeu collectif ou d’une avalanche de situations qui auraient fait craquer l’AEK. Une équipe qui a d’ailleurs mis très peu de temps pour réagir, dans le couloir de Meling justement, et qui a égalisé quelques minutes après seulement. Le score de 1-1 à la pause était plutôt logique et décevant.
Les changements en deuxième période ont permis de gagner le match
Avec un premier quart d’heure du même acabit lors de la seconde période, Bruno Génésio a senti le besoin de faire évoluer son équipe et a lancé des titulaires habituels pour tenter de remporter ce match. Un choix gagnant, puisque Martin Terrier et Benjamin Bourigeaud ont permis d’apporter plus de densité à un secteur offensif qui en manquait cruellement. Sulemana a basculé dans le couloir gauche, Bourigeaud a occupé le couloir droit, et Terrier a remplacé Abline dans l’axe.
C’est Sulemana qui amène le but de la victoire du côté gauche, le couloir déficient pendant 60 minutes, avec une passe décisive pour un autre entrant : Assignon. Un but quasiment aussi beau que le premier, du talon à la 94e minute, et un soulagement immense pour toute une équipe. Les choix de Génésio ont été bons, ils ont été d’une logique implacable et ont permis de rééquilibrer les zones défaillantes. Tous les espaces ont été animés, et l’idée d’amener un deuxième joueur très proche de Martin Terrier en pointe est un concept nécessaire.
Souvent isolé à ce poste en Ligue 1, c’est avec un autre joueur que les espaces peuvent pourtant être crées et Assignon a profité de cette configuration à deux pour reprendre victorieusement le centre de Sulemana dans les toutes dernières secondes. Un bien fou pour le coefficient UEFA que la France se doit d’améliorer en vue de la prochaine refonte de la Ligue des Champions. Le football français avance, progresse, mais ce ne sont que les balbutiements qu’il faut confirmer sur la durée. La matière est présente, et les résultats négatifs d’un temps révolu ne doivent plus exister. L’environnement est propice à une évolution positive, dégagé de toute incompétence qui a tiré vers le bas un football riche en possibilités.
Emmanuel Trumer