Le Bayern Munich se déplaçait à Bochum pour le compte de la troisième journée de Bundesliga et pour confirmer son début de saison canon. Après deux victoires convaincantes en championnat et un trophée en SuperCoupe d’Allemagne, le FCB se devait de battre le modeste Bochum pour s’envoler en tête du championnat et profiter de la défaite de Dortmund la veille.
Le Bayern avance à un rythme élevé et personne ne pourra reprocher à cette équipe de ne pas faire le travail puisque la troupe de Nagelsmann domine la Bundesliga d’une main de maitre. Le BVB Dortmund est parvenu à suivre le concurrent bavarois pendant deux journées avant de céder face au Werder Brême lors de la troisième journée. Pas le cas du Bayern Munich, bien trop armé individuellement et collectivement cette saison, bien plus fort que l’année passée. Le schéma tactique du Bayern ne bouge plus et logiquement puisqu’il est parfaitement équilibré, occupe toutes les zones du terrain, et produit des dégâts monumentaux sur ses adversaires.
Après Leipzig, après Francfort, après Wolfsburg, c’est Bochum qui a cédé à domicile alors que cette équipe avait battu le Bayern Munich dans un passé récent. Mais le FCB nouveau est quasiment intouchable au niveau national après un recrutement qui frôle la perfection. Au-delà des emplettes estivales, c’est dans une identité de jeu beaucoup plus forte que le Bayern se retrouve petit à petit. Pas une révolution puisque le club de Bavière a déjà atteint ces sommets dans le jeu, mais un retour à une « normalité » certaine pour une institution dénaturée l’année dernière.
Dans le même 4-4-2 du début de saison, le Bayern a aligné quelques nouveautés individuelles ce dimanche après-midi face à Bochum. Alphonso Davies a été remplacé dans le onze de départ par Lucas Hernandez au poste de latéral gauche, Mathijs De Ligt a fêté sa première titularisation en défense centrale aux côtés de Dayo Upamecano, Kingsley Coman s’est positionné au poste d’ailier droit à la place de Serge Gnabry, et enfin Leroy Sané a remplacé Jamal Musiala à gauche au coup d’envoi. L’effectif si plaisant du Bayern Munich a montré hier toute sa profondeur et l’importance d’avoir des solutions sur le banc pour pouvoir tirer le maximum de son groupe. Tous les entrants ont été à un niveau exceptionnel, et le Bayern a désormais un choix de roi pour ses prochaines rencontres.
Le schéma collectif ne change plus, les individualités s’amusent
Avec deux joueurs dans chaque couloir, avec deux attaquants axiaux qui pèsent sur des blocs regroupés, cet intouchable Bayern Munich n’a pas mis longtemps pour prendre l’avantage et se mettre à l’abris. C’est d’abord Leroy Sané qui a ouvert le score d’une jolie frappe sous la barre transversale, avant que Mathijs De Ligt double la mise sur un corner. Kingsley Coman a marqué le troisième but de son équipe après 33 minutes de jeu seulement, et le Bayern a continué sans cesse d’écraser un adversaire qui n’a jamais vu le jour. Les vagues se sont succédé sur le but de Bochum, complètement dépassé par la puissance offensive assez exceptionnelle du Bayern Munich.
Le club de Bavière n’avait pas affiché un tel niveau depuis un petit moment, et ambitionne à nouveau de pouvoir tout remporter avec les ingrédients actuels. Sadio Mané a inscrit un doublé pour porter le score à 4-0 avant la pause d’abord, puis à 5-0 au retour des vestiaires grâce à un penalty obtenu par Coman. Ce dernier a montré des qualités foudroyantes dans son couloir droit, le poste qui lui a permis d’atteindre son plein potentiel avec Pep Guardiola. Sans jamais s’arrêter d’appuyer sur l’accélérateur, le FCB a profité d’un but contre son camp pour conclure le set de tennis, avant d’inscrire le septième par l’entrant Serge Gnabry.
Les individualités sont désormais interchangeables, mais sont toutes au niveau requis pour évoluer dans cet ogre bavarois qui retrouve son lustre d’antan. Les couloirs sont beaucoup mieux animés, les ailiers retrouvent des positions sur le terrain qui leur sont familières et qui leur permettent de faire des dégâts monstrueux, et le duo Mané – Muller s’éclate dans l’axe. Le Bayern Munich a remporté ce match 7-0 sans impact de Thomas Muller sur le tableau d’affichage, et c’est ici une autre source de satisfaction car cela aurait pu faire encore plus lourd. Un Bayern qui s’envole en tête de la Bundesliga, qui peut viser un parcours invaincu en championnat comme Manchester City en Angleterre ou le PSG en France, et qui doit désormais attendre le début des joutes européennes pour montrer son appétit (re)naissant.
Emmanuel Trumer