Vainqueur du match retour des barrages, le DFCO va connaitre une quatrième saison de suite en Ligue 1 et prive par la même occasion le Racing Club de Lens d’une montée pourtant abordable. Les Sang et Or auront longtemps fait jeu égal avec leur adversaire du soir, mais les vingt dernières minutes auront été fatales au portier lensois Jérémy Vachoux et à ses partenaires.
Le résultat acquis dans le Nord à l’aller (1-1), grâce à une égalisation tardive de l’entrant Kwon, avait placé le DFCO en position de favori avant ce match retour. Mais il faut dire que Dijon possède cette étiquette depuis l’annonce de son match barrage face au RC Lens puisque tout semble être fait dans le contexte pour que le club sortant de Ligue 1 y reste. A l’aller, déjà, les joueurs de Philippe Montanier avaient montré des choses intéressantes avec un bloc bien en place et qui a su profiter des erreurs dijonnaises pour être dangereux. Ce soir, à Dijon, ce sont peut-être davantage des valeurs de courage et d’abnégation qu’ont montré les lensois, éreintés par leur long parcours mais qui ont trouvé les ressources pour revenir à égalité. C’est d’abord Naim Sliti, auteur d’un grand match ce soir, qui allume la première mèche avec une course dans le couloir gauche pour finalement rentrer dans l’axe sur son pied droit et ajuster Vachoux (1-0, 28e). Le schéma de jeu du match aller avec un DFCO dominateur dans la possession du ballon mais peu dangereux dans le même temps, et des Lensois plutôt prudents en attendant les pertes de balles dijonnaises pour se projeter rapidement se répète mais c’est sur un coup de pied arrêté remarquablement frappé par Bellegarde que Duverne va égaliser grâce à un joli coup de tête (1-1, 39e).
A la pause c’est un score nul qui reflète la physionomie de la première période mais il ne faut pas grand-chose pour faire basculer une rencontre tendue, on ne peut plus logiquement avec un tel enjeu, et c’est ce qui va se passer avec le malheureux Vachoux. Avant de craquer par son dernier rempart, Lens aura montré de belles intentions au retour des vestiaires avec une possession de balle accrue mais toujours les mêmes problèmes dans les combinaisons. A l’aller, c’est notamment le duo Gomis – Ambrose qui avait posé beaucoup de problèmes à Dijon et les deux attaquants ne se seront jamais trouvés ce soir lors du match retour. Une relation intelligemment coupée par les joueurs de Kombouaré et qui a laissé le RCL sans solution avec le ballon. Avec la volonté affichée et l’égalisation sur coup-franc, le Racing pensait certainement tenir ce score et pouvoir pousser Dijon aux prolongations ou aux tirs au but, mais les dernières vingt dernières minutes de Vachoux seront dévastatrices pour son équipe.
Deux erreurs fatales, un blessé grave
Il ne s’agit certainement pas d’accabler un joueur qui doit de toute façon être au courant des conséquences de ses erreurs techniques, mais nous sommes tout de même en droit de nous demander ou en seraient les Sang et Or ce soir sans l’incroyable bévue de leur gardien face à Kaba d’abord, puis avec une sortie très approximative. Dans un premier temps, Vachoux reçoit une passe en retrait à priori anodine mais choisit de contrôler pour se remettre sur son bon pied alors que Kaba est en train de presser et gagne le duel pour servir Said en retrait face au but vide (2-1, 70e). A ce moment de la rencontre Lens n’est pas encore définitivement mort puisqu’il ne faut qu’un seul but à l’équipe de Montanier pour passer devant grâce à la règle des buts à l’extérieur.
Le RCL reprend globalement la maitrise du match mais s’expose aux contres dijonnais et sur l’un deux Vachoux va à nouveau hésiter pour finalement sortir en retard et percuter violemment son défenseur Steven Fortes. Resté au sol en sang de longues minutes, Fortes est finalement sorti sur civière et j’espère très sincèrement que les nouvelles seront rapidement rassurantes. Le pauvre Vachoux n’a certainement pas heurté son défenseur volontairement mais permet également à Sliti de récupérer le ballon et filer inscrire le troisième but tranquillement (3-1, 91e). Un but qui scelle définitivement les espoirs du Racing qui n’aura pas démérité sur les deux rencontres mais qui aura aussi certainement laissé trop de jus sur les barrages précédents. Kombouaré et ses joueurs n’en ont que faire, ils ont réussi leur mission et c’est tout ce qui compte.
Emmanuel Trumer