Intense journée pour la Coupe du Monde aujourd’hui, avec deux candidats au sacre qui disputaient leur second match dans des positions bien différentes. Victorieuse lors de son entrée en matière face à l’Australie, l’Équipe de France pouvait valider sa qualification pour les 8e de finale avec une nouvelle victoire face au Danemark. De son côté, l’Argentine n’avait d’autre choix que de battre le Mexique pour rester dans la course.
La France pouvait déjà briser une malédiction qui perdurait à travers les Coupes du Monde et une tradition qui voulait que le gagnant de l’édition précédente soit éliminé lors de la phase de groupes. L’entrée en matière face à l’Australie était séduisante, et la rencontre face au Danemark ce samedi après-midi a confirmé les ambitions et les capacités d’un groupe qui arrive à se surpasser dans la difficulté. Gênés par le Danemark, par un bloc très bas qui a réduit les espaces, les Bleus ont dû sortir une nouvelle performance de haut niveau pour prendre les trois points et se qualifier en 8e. Avec un Mbappé double buteur, avec un Théo Hernandez toujours aussi fort, avec un Griezmann toujours aussi juste et passeur décisif, avec un milieu Rabiot – Tchouameni toujours aussi solide, les Bleus ont mis leurs forces en valeur pour dominer ce match dans les grandes largeurs.
L’entame était pourtant plutôt timide, comme face à l’Australie, et il a fallu quelques minutes pour installer un jeu de possession qui a mis en difficulté le Danemark. Les occasions se sont alors logiquement multipliées et le score de 0-0 à la pause n’était pas révélateur d’une domination quasiment totale. Rabiot, Giroud, Dembélé, Koundé, tous auraient pu ouvrir le score lors du premier acte, mais ce manque de justesse dans le dernier geste n’a pas entamé la volonté des Bleus de gagner ce match et de terminer cette phase de groupes dès la deuxième rencontre. Il aura également fallu quelques minutes en deuxième période pour retrouver une supériorité dans le jeu, puis Mbappé a libéré l’Équipe de France grâce à un une-deux avec Théo Hernandez.
Parfaitement lancé par Aurélien Tchouameni, dans le bon timing et dans le bon espace, Théo Hernandez a enclenché le turbo pour avaler des dizaines de mètres avec ballon et combiner avec Mbappé. Tout est juste entre les deux joueurs, et forcément avec cette qualité individuelle le foot est plus simple. Face au but, dans une position axiale, Mbappé peut faire penser à un illustre attaquant brésilien nommé Ronaldo mais si là n’est pas la question c’est en tout cas dans cette position qu’il fait le plus de dégâts. Le deuxième but en sera également la preuve, s’il en fallait.
La seule note négative du match des Bleus est intervenue après cette ouverture du score, avec une équipe qui s’est contentée de ce but et a trop reculé. Vouloir profiter des transitions en contre quand le score est à son avantage est un plan viable, mais encore faut-il pouvoir récupérer les ballons pour lancer ces transitions rapides. Les Bleus ont voulu fermer les espaces sans penser à mettre la pression sur le porteur du ballon et l’égalisation est venue à la suite d’un corner et deux duels perdus. La seule fausse note d’un match qui a été repris en main pour la fin de partie. Avec un positionnement plus haut, avec une maitrise totale de la possession, les Bleus ont réussi à inscrire le deuxième but grâce à une merveille de passe décisive de Griezmann pour Mbappé, encore une fois dans l’axe. Les changements de Deschamps ont été bons, et notamment l’apport d’un Coman dans le couloir droit d’où vient le deuxième but. L’Équipe de France est la première équipe qualifiée en 8e de finale, et peut avancer sereinement vers la suite du tournoi.
L’Argentine se rassure
C’était la surprise des premiers matchs, et l’Argentine n’avait déjà plus le droit à l’erreur après son entrée en matière ratée face à l’Arabie Saoudite. Le Mexique, un adversaire que les Argentins connaissent mieux était l’adversaire parfait pour se relancer et entrer enfin dans cette Coupe du Monde. Avec des choix judicieux du côté du sélectionneur Scaloni, face à des choix incohérents du côté de Martino et du Mexique, la bande de Messi est parvenue à l’emporter en deuxième période. La première mi-temps n’a jamais basculé entre deux équipes prudentes, et avec une Argentine qui n’est pas parvenue à poser son jeu haut sur le terrain. Messi a été trouvé quelque fois entre les lignes à l’entrée de la surface, mais il n’y avait pas la possibilité de répéter ces séquences et peser sur la défense du Mexique.
Le travail a été facilité en seconde période par une équipe mexicaine qui a abandonné toute ambition dans le jeu pour se regrouper encore davantage devant son but et tenir le point du match nul. C’est Léo Messi qui a transformé l’offrande d’une frappe parfaite à 20 mètres des buts, plein axe, et ce sont les changements de Scaloni qui ont avant cela permis d’assoir une domination totale dans le jeu. L’entrée d’Enzo Fernandez a permis d’avoir une maitrise technique au milieu de terrain à côté de Rodrigo De Paul tout en gardant un équilibre précieux. C’est d’ailleurs le milieu de terrain du Benfica Lisbonne qui a permis d’inscrire le deuxième but, d’une superbe frappe enroulée qu’il a envoyée sous la barre de Memo Ochoa.
Le match était plié à 2-0 et l’Argentine pouvait alors savourer les fruits d’une deuxième période mieux maitrisée dans le contenu. L’opposition faible du second acte ne doit pas pousser à l’euphorie, mais la qualification est parfaitement envisageable face à la Pologne lors du dernier match. Il y a en tout cas une ossature plus solide alignée par Scaloni, avec un choix fort dans la composition de départ en se passant de Leandro Paredes. La titularisation de Guido Rodriguez a permis d’avoir un vrai milieu défensif et de récupérer plusieurs ballons précieux, avant de lâcher les chevaux avec Enzo Fernandez et sa capacité à peser plus haut, proche de la surface de réparation adverse.
Il faudra tout de même un Di Maria avec plus d’impact, un Lautaro Martinez capable d’être trouvé plus souvent dans la surface de réparation adverse, mais globalement l’Argentine retrouve des armes qui devraient lui permettre de voir les 8e de finale. Ce groupe est assez illisible après deux matchs, et il est pour l’instant impossible de faire un pronostic sur le futur adversaire de l’Équipe de France mais il y a en tout cas un retour à une sorte de logique avec la victoire de la Pologne face à l’Arabie Saoudite et celle de l’Argentine face au Mexique. Les Bleus doivent être prêts peu importe l’adversaire, avec la capacité de faire les bons choix tactiques quand celui-ci sera connu.
Emmanuel Trumer