A deux jours du match d’ouverture de la nouvelle saison de Ligue 1, entre Lyon et Monaco, certains clubs français savent d’ores et déjà que leur parcours sera un long combat vers le maintien. Les budgets entrent forcément en ligne de compte, mais il serait bien réducteur de se baser sur cet unique critère à l’aube d’une nouvelle saison. Reims (8e) et Nîmes (9e) ont parfaitement réussi leur promotion l’année dernière quand des clubs aux finances plus confortables ne cessent d’interroger.
Les promus :
Metz :
Malgré la formidable saison des hommes des David Guion et de Bernard Blaquart l’année dernière, je n’ai pas autant d’espoirs pour les deux nouveaux arrivants en Ligue 1 cette saison. Le champion en titre de Ligue 2 aura certes réalisé une superbe saison ponctuée de 81 points pour s’octroyer le droit de rejoindre à nouveau l’élite, mais l’effectif du FC Metz semble tout de même assez léger pour pouvoir prétendre à autre chose que la course au maintien en Ligue 1. L’avantage pour les grenats réside certainement dans le fait d’avoir conservé les principales forces vives. Le deuxième meilleur buteur de Ligue 2, Habib Diallo (26 buts) est toujours là, tout comme Ibrahim Niane (10 buts), mais l’inexpérience pourrait porter préjudice au groupe de Vincent Hognon. La charnière centrale composée de Stoppila Sunzu et John Boye sera mise à rude épreuve et le milieu de terrain messin pourra compter sur la présence du monégasque Kevin Ndoram, prêté par le club du Rocher. Le fonctionnement du duo Vincent Hognon – Frédéric Antonetti sera également une des clés de la saison messine, et si l’entraîneur assure que la présence de ce dernier ne lui fait pas d’ombre, une série de mauvais résultats pourrait tout remettre à plat.
Brest :
Pour le Stade Brestois, la donne me semble différente avec un effectif peut-être moins armé sur le papier que les Messins, et encore, mais avec l’avantage d’un coach aux manettes qui connait la Ligue 1. Fraichement arrivé à Brest pour succéder à Jean-Marc Furlan, pourtant auteur de la montée avec cette équipe, Olivier Dall’Oglio aura une nouvelle chance de prouver toute sa qualité sur un banc de l’élite. Écarté par Dijon l’hiver dernier, le technicien français rebondit donc sur le banc brestois avec l’objectif de le maintenir au plus haut niveau. Dall’Oglio pourra compter sur le meilleur buteur (et joueur) du dernier exercice de Ligue 2 avec Gaétan Charbonnier (27 buts) et un Mathias Autret qui devrait l’accompagner devant. Le recrutement du club est plutôt intelligent avec l’arrivée du prometteur latéral Romain Perraud, ou celle de Samuel Grandsir pour animer offensivement un couloir, mais la volonté première du club semble claire avec la succession de Furlan puis de Dall’Oglio : le jeu. Suffisant pour se maintenir en Ligue 1 ?
Les sauvés in-extrémis de l’année dernière :
Dijon :
Le DFCO est parvenu à se maintenir en Ligue 1 au bout d’une saison rocambolesque, et l’objectif atteint par Antoine Kombouaré après le licenciement d’Olivier Dall’Oglio n’aura pas suffi pour poursuivre une saison de plus sur le banc dijonnais. C’est Stéphane Jobard qui a été choisi cet été pour tenter de repartir sur un nouveau cycle et il n’y aura pas besoin d’adaptation puisqu’il s’agit de l’ancien adjoint de Dall’Oglio. Ancien joueur du club aussi, Jobard connait donc tous les recoins d’une maison qu’il va devoir parvenir à élever à un niveau supérieur sans plusieurs joueurs importants. Valentin Rosier est parti vers le Portugal, tandis que Wesley Said a été acheté par Toulouse. Naim Sliti est lui aussi sur le départ alors que le rayon des arrivées est plutôt calme. Le DFCO a reformé la charnière centrale lorientaise avec Ecuele Manga et Lautoa, mais l’effectif bourguignon n’a guère été renforcé de manière significative.
Toulouse :
Je dois avouer que ce club est l’une de mes plus grandes interrogations en Ligue 1. Avec des moyens financiers pourtant plutôt confortables, les choix sportifs du TFC depuis de longues années désormais ne cessent d’entraîner le club vers les bas-fonds. Cet été encore, alors que le secteur offensif semble être le seul plutôt bien fourni avec Max-Alain Gradel comme capitaine et meilleur joueur, Wesley Saïd est acheté pour la somme de 8 millions d’euros, le record du club toulousain. Alain Casanova veut évoluer en 4-3-3 et le départ de Manu Garcia montre bien le peu d’intérêt de l’entraîneur du TFC pour la création du jeu. Reste alors à Toulouse d’espérer se maintenir lors des 3 dernières journées de championnat, pour pouvoir à nouveau arroser les finances d’un autre club français après Dijon, et se battre à nouveau pour le maintien.
Amiens :
Au contraire de Toulouse, Amiens est un club qui a pris l’habitude de particulièrement bien travailler depuis son retour en Ligue 1. Avec très peu de moyens, les idées de Christophe Pélissier et de la cellule de recrutement ont toujours permis de se maintenir plus ou moins aisément, mais avec des prestations remarquées. L’entraîneur français est parti et c’est désormais le slovène Luka Elsner qui aura cette tâche sur le banc picard, avec un effectif quelque peu retouché. Moussa Konaté ne devrait plus être amiénois, tout comme Emil Krafth, et il faut encore quelques arrivées pour espérer y voir plus clair. Eddy Gnahoré a été acheté à Palerme après son année de prêt et sera un atout indéniable dans la saison de son équipe, tout comme Serhou Guirassy à la pointe de l’attaque.
Les affaiblis :
Nîmes :
C’est la rançon de la gloire. Au sortir d’une très grande saison pour Nîmes, l’effectif de Bernard Blaquart a été attaqué de toute part et a dû céder beaucoup d’éléments sur le marché des transferts. C’est bien le seul domaine dans lequel Nîmes doit plier les genoux puisque les moyens financiers du club sont très limités en Ligue 1. Résultat : Téji Savanier et Jordan Ferri ont rejoint le voisin montpelliérain, Denis Bouanga va découvrir l’Europe avec Saint-Etienne, quand Sada Thioub et Rachid Aliaoui ont signé à Angers … Le plus petit budget de Ligue 1 s’est littéralement fait piller et je ne vois pas comment ils pourraient revivre une telle saison sans toutes ces armes. Au rayon des arrivées c’est très maigre pour le moment avec Zinedine Ferhat ou Pablo Martinez, et même avec toute la hargne du monde il y aura une différence de qualité dans l’effectif nîmois.
Nantes :
Le FC Nantes est le candidat idéal pour accompagner le Toulouse FC dans la peu glorieuse catégorie des clubs qui marchent sur la tête en Ligue 1. Alors que Vahid Halilhodzic était parvenu à prendre en main en effectif tragiquement touché par la disparation d’Emiliano Sala, l’entraîneur du FCN a quitté ses fonctions à une semaine de la reprise de la nouvelle saison. En désaccord avec son président sur le mercato estival, Halilhodzic a préféré partir pour ne pas revivre une saison pénible. Il faut dire que rien ne lui aura été épargné, entre le quotidien avec un Président encombrant, et le décès de son joueur Emiliano Sala, alors qu’il s’envolait vers l’Angleterre. De ce drame, Vahid Halilhodzic aura réussi à sortir une force exceptionnelle pour permettre à son groupe de créer une équipe solide avec des résultats. Il faut désormais tout reconstruire.
Classement :
20e : Metz
19e. : Dijon
18e : Brest
17e : Amiens
16e : Nîmes
15e : Toulouse
14e : Nantes
Emmanuel Trumer