Avec un retard de trois buts au coup d’envoi de ce match retour, les chances d’atteindre la finale étaient minces pour les joueurs de Jurgen Klopp. Sans Salah, sans Firmino, forfaits tous les deux, Klopp devait inventer des solutions pour poser des problèmes au Barca et rejoindre une nouvelle finale de Ligue des champions après celle de la saison passée. C’est chose faite au terme d’un match hallucinant, qui aura vu Liverpool surclasser son adversaire quasiment de bout en bout. Barcelone est KO, Messi aussi.
Ils l’ont fait ! Jurgen Klopp et ses joueurs ont réalisé l’immense exploit de remonter trois buts d’écart au FC Barcelone, dans un Anfield incandescent, pour finalement se qualifier pour la finale de la Ligue des champions. Grâce à des joueurs que l’on n’attendait pas, comme Divock Origi ou Georginio Wijnaldum, Klopp a réussi un exploit retentissant. Avec cet entraîneur, chaque joueur peut le temps d’une soirée se transformer en héros. Imaginez un instant que Divock Origi a inscrit les deux premiers buts de sa carrière en Ligue des champions ce soir, face à Barcelone et en demi-finale, rien que ça.
Le coup d’envoi du match était celui auquel on pouvait s’attendre avec une grosse pression de la part des Reds à l’image d’un Fabinho omniprésent dans les duels au milieu de terrain. Liverpool gagne le match de l’impact et concrétise sa domination rapidement grâce à Origi après un premier arrêt de Ter Stegen devant Jordan Henderson (1-0, 7eminute). Après cette ouverture du score, Barcelone sort petit à petit la tête de l’eau grâce à Arturo Vidal au milieu de terrain mais ne parvient pas à concrétiser ses quelques situations. A la pause, c’est un score de 1-0 plutôt logique pour Liverpool mais qui est loin d’annoncer les évènements de la deuxième période. Oui Liverpool a globalement dominé ce premier acte, a su se montrer réaliste lorsqu’il a fallu en début de match par Origi, mais en l’état le Barca ne peut pas couler. C’est en tout ce que l’on se dit …
Klopp a trouvé la clé
Au retour des vestiaires, le 11 de Liverpool est modifié par son entraîneur allemand. Peut-être de force avec les soucis de blessure du latéral gauche Andrew Robertson, mais toujours est-il que Wijnaldum fait son entrée et se positionne alors dans le milieu à 3 de Klopp. C’est à James Milner que revient la tâche d’occuper le poste de latéral gauche. Un changement qui va tout changer puisque le milieu des Reds s’en trouve beaucoup plus percutant. En dix minutes, le match va alors basculer dans la folie avec un doublé du néerlandais tout juste entré en jeu. Klopp prend alors des allures de magicien dans ses choix, quand en face Valverde semble incapable d’enrayer la mise à mort de son équipe. Wijnaldum reprend d’abord du pied un centre d’Alexander Arnold (2-0, 54e), avant de smasher de la tête un centre de Shaqiri (3-0, 56e), inexistant en 1ere période mais qui a également su élever son niveau en 2e. Le miracle est alors en marche et c’est Divock Origi qui va achever Messi et ses partenaires après un corner rapidement joué et une nouvelle passe décisive pour Alexander Arnold (4-0, 79e). Je suis complètement fan du jeune latéral droit anglais et il enchaine une deuxième saison à un niveau éblouissant.
Le grand héros de ce match est pour moi le technicien allemand de Liverpool, qui sans deux de ses joueurs majeurs (Salah, Firmino) est parvenu à renverser une situation improbable. Sa défense centrale composée de Virgil Van Dijk et Joël Matip aura été impérial, avec un Luis Suarez éteint sur ce match retour, l’intensité mise au milieu de terrain a ressemblé au coach allemand, et Origi s’est découvert une âme de héros. Messi, de son côté, n’aura eu que trop peu d’espace et de liberté pour s’exprimer, pris en tenaille entre le milieu et la défense des Reds. Anfield peut chanter ses guerriers, et sa joie, son équipe se qualifie pour une deuxième finale consécutive en Ligue des champions et peut envisager la suite avec bonheur. Cette équipe est une immense bouffée d’oxygène, et mérite entièrement de redevenir un ogre mondial. Il ne manque plus qu’une marche désormais.
Emmanuel Trumer