Première journée de Ligue des Champions et première victoire pour le Paris Saint-Germain qui recevait la Juventus au Parc des Princes. Face à l’équipe qui se trouvait dans le Chapeau 2 lors du tirage au sort, le PSG a fait le travail et pris les trois points malgré quelques frayeurs évitables en deuxième période. Paris entame bien sa campagne européenne, même si la marge de progression est encore visible dans plusieurs domaines.
La Juventus n’est plus l’épouvantail qu’elle a pu être dans son histoire, mais encore fallait-il pouvoir matérialiser sur le terrain une supériorité supposée pour le PSG et c’est désormais chose faite avec cette victoire. Paris a aligné son équipe type du début de saison pour affronter l’équipe de Turin, et avec ses certitudes a entamé très fort ce premier match européen. En face, la Juventus s’est présentée avec un nouveau schéma si tant est qu’un était acquis auparavant et a montré toutes ses lacunes lors du premier acte. Paris n’a pas mis longtemps pour ouvrir le score grâce à son duo Neymar – Mbappé.
Magnifiquement lancé par le numéro 10 brésilien, Mbappé a repris de volée une louche délicieuse de son coéquipier pour inscrire le premier but après quelques minutes seulement et confirmer au tableau d’affichage une domination dans le jeu. Paris a joué avec la possession du ballon, haut sur le terrain, et a continué dans la lignée de ses derniers matchs avec la volonté de maitriser son match. Comme lors de ses derniers matchs également, Paris a montré des séquences bien moins avantageuses, et c’est ici une interrogation nette. Pourtant, Paris avait tout fait pour se faciliter ce match dès la première période.
Grâce à un service d’Hakimi cette fois, Mbappé a doublé la mise après 20 minutes de jeu seulement et il était impossible de se douter à ce moment du match que la Juventus aurait les opportunités pour revenir. Mangée dans le jeu de position, mangée dans la possession du ballon, recroquevillée proche de ses buts, la Vieille Dame comme est surnommée cette équipe n’était pas loin de rendre l’âme définitivement. C’est d’ailleurs à ce moment que le PSG aurait dû poursuivre dans son optique de créer pour plier définitivement le match. Face à une très faible Juventus en première période et qui n’a globalement existé que vingt minutes en deuxième période, le score aurait dû être plus large. A chaque fois qu’une équipe a décidé de reculer pour jouer bas dans ce match, elle a encaissé.
La Juventus, le néant puis des opportunités
Avec ce score de 2-0 à la pause, le PSG a pensé à tort qu’il pouvait laisser le ballon et reculer dans sa moitié de terrain pour profiter de transitions plus rapides vers l’avant et de contres. Cela correspond au temps fort de la Juventus qui est parvenu à marquer sur un coup de pied arrêté avec un duel aérien perdu par Kimpembe et Mendes dans ce qui semble être une défense en zone. Paris a concédé d’autres situations, mais Donnarumma a été précieux dans les buts avec trois arrêts qui ont permis à son équipe de garder son but d’avance et de ne pas avoir à courir après un troisième but.
Ce but du break aurait d’ailleurs dû intervenir avant cela, quand Mbappé s’est présenté excentré dans la surface de réparation de Perin et qu’il a oublié Neymar seul face au but. Auteur d’un doublé, obnubilé par un potentiel triplé, Mbappé aurait dû chercher son coéquipier qui lui n’a jamais rechigné à le servir. Des ajustements, rien de bien grave, mais des consignes à donner pour trouver une fluidité totale entre les trois stars devant. Messi a été beaucoup plus discret, mais dès que le trio offensif combine ensemble c’est un danger immédiat dans la surface de réparation adverse. Mbappé a la qualité pour se muer en passeur décisif, et le fait qu’Erling Haaland enfile les buts comme des perles de l’autre côté de la Manche ne doit pas faire oublier à Mbappé son rôle au PSG. D’autant plus que s’il veut se distinguer c’est par son profil plus polyvalent qu’il y arrivera, lui qui rêve tout haut du Ballon d’Or.
Après vingt minutes très délicates dans le contenu au retour des vestiaires, Paris a compris qu’il allait sombrer en restant aussi bas sur le terrain. Le milieu de terrain composé de Verratti et Vitinha a permis au PSG de poser le pied sur le ballon à nouveau et Paris a pu gérer plutôt tranquillement la fin de match. Une victoire 2-1 qui aurait dû être scellée sur un score plus important, et qui vient rappeler que la marge de progression est encore importante pour remporter la Ligue des Champions. Des espaces sont encore fragiles, les couloirs notamment, et c’est une préoccupation puisque si les trois stars peuvent s’entendre techniquement à tout moment, la densité dans les couloirs ne peut pas arriver par miracle. La Juventus a compris beaucoup trop tard qu’il fallait insister dans cette zone, ce ne sera pas le cas d’autres adverses. Tous ne dansent pas avec les stars.
Emmanuel Trumer