La Coupe du Monde 2022 connait son premier quart de finale avec un alléchant Pays Bas – Argentine au programme. Les deux favoris ont passé le cap des huitièmes de finale, avec quelques frayeurs tout de même. L’affiche promet en tout cas d’être passionnante, avec des individualités de chaque côté mais deux plans de jeu bien différents.
Ce sont les Pays Bas de Louis Van Gaal qui ont ouvert le bal des huitièmes de finale avec une opposition face aux États Unis qui a été plus équilibrée que ne pourrait le laisser présager le score final. Les États Unis ont entamé très fort ce match avec une énorme situation pour Christian Pulisic, ce qui a annoncé et mis en place le contexte d’un match que les USA n’ont jamais pu faire basculer. Après une très belle phase de groupes conclue par une victoire face à l’Iran et une prestation aboutie contre l’Angleterre, les américains ont abordé ce huitième de finale avec les mêmes intentions dans le jeu.
Cette équipe aime avoir la possession du ballon, aime maitriser ses matchs, et il faut dire que comme lors de la phase de groupes la réussite offensive n’était pas au rendez-vous. Le manque d’un attaquant capable de terminer les actions de son équipe se fait cruellement sentir, et malgré les tentatives du sélectionneur Berhalter ce fut encore le cas en 8e de finale face aux Pays Bas. Avec Sargent lors de la phase de groupes, avec Ferreira ce samedi soir, le secteur offensif américain est clairement le chainon manquant d’une équipe qui a tout de même montré de très belles choses. Les USA sont également tombés sur une équipe hollandaise particulièrement efficace face au but.
Memphis Depay a transformé le premier tir de son équipe en but sur une frappe en une touche à l’entrée de la surface de réparation, et a montré que les individualités pouvaient faire la différence même avec un collectif en difficulté. Les États Unis ont continué à se créer des situations, à faire peser une menace dans la moitié de terrain hollandaise, mais ce sont encore ces derniers qui ont marqué sur une action identique à la première. Le score de 2-0 à la pause est extrêmement sévère, et ne reflète pas un contenu qui aurait largement pu basculer du côté américain. La deuxième période a globalement continué dans la même voie à l’exception près qu’un attaquant des USA est enfin parvenu à concrétiser une situation. L’entrant Wright a trompé Noppert à vingt minutes de la fin du match pour redonner un espoir de qualification à son équipe très vite anéanti par le dernier but inscrit par Dumfries côté hollandais.
Messi, tout simplement
Les latéraux américains étaient très haut pour tenter de marquer le but égalisateur et ont forcément laissé des espaces dans leur dos. Les États Unis peuvent tout de même se satisfaire d’un contenu intéressant et prometteur en perspective de la Coupe du Monde 2026 qui se déroulera à domicile. Un match compliqué que l’Argentine a également connu face à l’Australie, dans la deuxième affiche de la journée. Une rencontre rendue plus facile grâce à un immense Lionel Messi, et un autre Lionel tout aussi inspiré avec un sélectionneur nommé Scaloni qui a fait les bons choix pour permettre à sa nation de rejoindre les quarts de finale.
Il aura fallu un peu de temps pour réellement entrer dans la rencontre et prendre la mesure du jeu côté argentin, mais il n’aura pas fallu longtemps à Messi pour montrer qu’il serait le grand bonhomme de ce rendez-vous. En demandant constamment le ballon, en étant disponible pour ses partenaires, et même en étant quasiment le seul à exercer un pressing sans ballon lors du premier acte, Messi a montré qu’il était en mission pour ce Mondial et pour tenter de ramener le trophée à son pays. Ce fut d’ailleurs un des problèmes en première période, avec une équipe argentine qui n’est pas parvenue à récupérer le ballon assez souvent pour se permettre d’installer une domination et une possession qui aurait pu plier le match assez tôt. C’est sur l’une des rares séquences de jeu assez haut sur le terrain que l’équipe de Scaloni a ouvert le score, avec l’inévitable Messi pour conclure face au but. Une première période que l’Australie a voulu gérer dans sa moitié de terrain, avant de se projeter d’avantage et de poser des problèmes à son adversaire.
Scaloni a passé les bonnes consignes à la pause, puisque son équipe a inscrit le deuxième but lors du second acte avec un pressing collectif et cohérent sur l’arrière garde australienne. Julian Alvarez a justifié sa titularisation et par la même occasion a validé les choix de son entraineur qui était encore une fois inspiré. Cela fait un moment que l’Argentine n’a pas eu un sélectionneur de ce niveau, et cela se ressent sur les résultats ce qui est une satisfaction. L’Australie n’a jamais abdiqué, même à 2-0, et est revenue dans le match avec un but plutôt chanceux mais qui a eu le mérite d’offrir une fin de rencontre haletante. Avec de situations des deux côtés, le score final aurait pu évoluer mais ce sont finalement les partenaires de Léo Messi qui l’emportent et plutôt logiquement sur l’ensemble de la partition. L’opposition face aux Pays Bas sera très intéressante, avec des Argentins qui peuvent faire mal sur attaque placée mais qui vont devoir se méfier des transitions et notamment du jeu de passe d’un Frenkie De Jong capable de lancer toutes les offensives hollandaises. Museler De Jong, réussir à marquer sur ses phases de jeu, utiliser le surnombre dans les couloirs ce qui sera une clé primordiale, nul doute que Scaloni sait comment préparer le prochain rendez-vous.
Emmanuel Trumer