Le Paris Saint-Germain recevait l’AS Monaco en clôture de la quatrième journée de Ligue 1 pour tenter de poursuivre sa série de victoires. Après trois succès, le PSG passait son premier vrai test de la saison face à une équipe monégasque qui devait réagir à la suite des mauvais résultats. L’élimination en Ligue des Champions, puis la défaite à domicile face à Lens (1-4), devaient amener une réaction.
Malgré son statut d’équipe piège pour le PSG, l’AS Monaco se devait de montrer un autre visage pour espérer lutter contre une équipe parisienne qui restait sur trois larges succès en Ligue 1 et une victoire tout aussi large face à Nantes lors du trophée des Champions. Certes, Paris n’avait pas encore affronté d’équipe assez armée pour lui tenir tête mais les scores infligés ont montré toute la puissance individuelle dont disposait le groupe parisien. En replaçant son trio offensif dans une zone axiale, Christophe Galtier a permis à Messi, Neymer, et Mbappé de s’exprimer au mieux lors de ce début de saison. Un choix judicieux qui amène d’autres questions pour la suite de la saison mais qui a permis une entame de championnat réussie.
Le PSG s’est présenté avec les mêmes ingrédients face à Monaco, avec un changement obligatoire puisque Vitinha était suspendu pour cette rencontre et a laissé sa place dans le onze de départ à la recrue Renato Sanches. Le seul changement d’une équipe qui espérait enchainer par une nouvelle victoire et ainsi assommer une Ligue 1 qui a du mal à suivre le rythme imposé. Monaco, de son côté, a changé son schéma tactique pour le déplacement au Parc des Princes et Philippe Clément a calqué la défense à cinq éléments pour répondre à la densité axiale offensive des Parisiens et tenter de ne pas couler. Une idée qui a porté ses fruits, au terme d’une première période de haut niveau de ses joueurs.
Monaco n’a jamais accepté la supériorité technique de son adversaire lors de l’entame de match, en installant un pressing très haut sur le terrain et qui a empêché le PSG de construire son jeu. Ce PSG a décidé d’avoir le ballon, de créer les situations par un jeu de possession et un jeu de position, mais il a été embêté dans cette optique par des joueurs monégasques très agressifs sans ballon.
Paris a mis 45 minutes pour rentrer dans son match
Lors de la première période, le PSG n’est jamais parvenu à imposer une domination dans le jeu et n’est pas parvenu à installer une relation technique entre ses trois joueurs offensifs Messi – Neymar – Mbappé. Les trois joueurs acceptent de jouer ensemble, là n’est pas le problème, mais les idées tactiques ne permettent pas de liaison entre eux (malgré leur position plus axiale) et forcément cela crée moins de dégâts. Mbappé a été cerné par trois défenseurs centraux adverses et a beaucoup dézoné pour tenter de trouver des espaces ailleurs sur le terrain, tandis que Messi et Neymar ont décroché plus bas sur le terrain pour essayer de toucher le ballon.
Verratti a dû descendre très bas également pour s’occuper de la première relance, et finalement Paris n’est jamais parvenu à peser dans la moitié de terrain adverse lors de la première période. Pire, c’est Monaco qui a ouvert le score grâce à une récupération du nouveau numéro 6 du club du Rocher, Mohamed Camara, et une passe décisive de Golovin pour Volland. Avec Camara, Monaco aurait certainement validé son ticket pour la phase de groupes de la Ligue des Champions mais les dirigeants n’ont jamais voulu l’entendre. Toujours est-il que Monaco a créé la première surprise au terme d’une première période de haut niveau, avant de reculer et forcément de subir davantage les offensives parisiennes.
La deuxième période aura été à sens unique ou presque, et l’égalisation du PSG grâce à un penalty obtenu et transformé par Neymar aura récompensé la domination parisienne. Mbappé a eu l’occasion de donner la victoire à son équipe, mais finalement ce match nul scelle une première légère déception pour un groupe qui marchait sur l’eau. Rien de grave puisque le PSG aurait pu gagner ce match, mais des axes d’amélioration dans le jeu assez flagrants tout de même et il vaut mieux s’en apercevoir maintenant que plus tard dans la saison. Le PSG sera-t-il assez fort pour y répondre ? C’est l’enjeu pour la suite de la saison, et notamment en Ligue des Champions, une compétition qui posera d’autres problèmes tactiques. Paris avance sereinement en Ligue 1, même si d’autres clubs présentent désormais un bilan comptable similaire, et l’enjeu se situera d’abord dans une répétition des efforts en Ligue 1 avant de montrer de potentiels progrès en Europe.
Emmanuel Trumer