Vainqueur à Turin face à la Juventus (2-1), le PSG termine tout de même deuxième de son groupe de Ligue des Champions derrière le club de Benfica. Dans l’autre match, les Lisboètes se sont imposés 6-1 chez le Maccabi Haïfa et emporte la première place sur le gong. Le résultat final de ce groupe ne découle pas directement de cette dernière journée, mais d’une mise en route tardive pour le Paris Saint-Germain.
Il aurait fallu un petit but de plus pour que l’analyse soit toujours plus positive, mais globalement les Parisiens ont achevé une phase de groupes plutôt maitrisée. Avec une nouvelle victoire face à la Juventus, le PSG a confirmé sa qualification déjà acquise pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. La première place ne s’est pas jouée uniquement hier soir, mais plus largement sur la double confrontation face à Benfica et également lors du match aller à Haïfa. Depuis que Paris a changé son schéma tactique, les victoires s’enchainent et il aurait été intéressant de le mettre en place plus tôt. C’est ici que réside la seule frustration d’une phase de groupes où l’objectif a tout de même été atteint : rejoindre les huitièmes de finale.
La suite s’annonce forcément corsée, avec de prestigieux adversaires potentiels, mais le PSG a pour ambition de remporter la Ligue des Champions et il y aura forcément des rencontres à très haute altitude face aux meilleures équipes du monde. Porto, Tottenham, ou encore Naples semblent les adversaires les moins armées mais cela reste en comparaison avec ce qu’il est possible de tirer à côté. A ce niveau il n’y aura pas réellement de match facile pour Paris, mais il y a des équipes dont la matière permet de faire très mal. Manchester City évidemment, mais également le Bayern Munich et le Real Madrid. Tous ces adversaires parviennent à se transcender lorsque le niveau le réclame, et Paris pourra alors tester ses capacités à remporter le trophée.
Le match face à la Juventus a permis de mettre le point sur l’aspect sans ballon du jeu, avec un bloc équipe plutôt bas (tout du moins en première période) dans une recherche de fermeture des espaces pour l’adversaire. Et forcément, dans ce contexte, la création du jeu avec ballon a souvent été négligée. Même si Mbappé a permis d’ouvrir le score d’un sublime exploit individuel, Paris n’a jamais cherché à enfoncer la Juventus pour prendre le large au score. Peut-être que la possibilité d’une victoire 6-1 de Benfica dans l’autre match n’était pas envisagée par le staff parisien, toujours est-il que Paris a fait le minimum dans le jeu et cela n’a pas permis d’infliger un score plus lourd. Il faut dire aussi que la Juventus a été plus consistante, comme si des concepts foot commençaient à apparaitre au milieu du néant le plus total.
Paris va devoir monter en régime
Avec un milieu de terrain plus compact, avec une ligne défensive qui parvient mieux à se situer qui n’hésite pas à l’exprimer d’ailleurs à l’image de Marquinhos, Paris montre qu’il est parfaitement possible de défendre correctement avec cette nouvelle idée tactique qui organise désormais l’équipe. Il reste une flagrante fébrilité sur les coups de pied arrêtés, avec un nouveau but encaissé sur ces phases de jeu après les deux concédés face au Maccabi lors de la victoire 7-2. Il y a également eu un manque d’idée lorsqu’il a fallu quitter cette mise en place plus restrictive dans le positionnement des joueurs, avec un Renato encore très timide et un Carlos Soler qui l’a été tout autant pourtant plus haut sur le terrain en soutien de Kylian Mbappé et Léo Messi.
Il aura fallu les entrées de Nuno Mendes et Hugo Ekitike pour prendre l’avantage en deuxième période, avec une volonté d’évoluer plus haut sur le terrain également. L’apport du latéral gauche a été immédiat avec un appel dans le dos et un but sur une passe décisive de Kylian Mbappé. La différence entre Nuno Mendes et Juan Bernat est si lisible qu’il semble étonnant que l’entraineur du PSG puisse encore hésiter sur le titulaire à ce poste. Même sans les trois défenseurs centraux installés en début de saison, Nuno Mendes et Hakimi évoluent à un niveau très satisfaisant, gardant cette capacité à jouer très haut sur le terrain tout en ayant un volume de courses permettant de fermer leur couloir respectif. Christophe Galtier n’est peut-être pas d’accord sur ce point, mais les faits lui donnent tort.
La nouvelle interrogation du Paris Saint-Germain concerne un repli défensif des trois attaquants : Mbappé – Messi – Neymar et une volonté pour les trois d’occuper une zone axiale du terrain. Une aubaine avec ballon, moins sur les phases de transition adverse avec des zones forcément laissées à l’abandon. Les équipes comme City, le Bayern, et le Real Madrid évoluent avec des couloirs animés et il faudra éviter au PSG une infériorité numérique dans ce secteur. Des ajustements, une recherche de performance, qui ne doit pas entrainer une perte de création. Paris reste sur quatre victoires et quinze buts marqués, c’est bien ici l’essentiel.
Emmanuel Trumer