Vainqueur de son « choc » sur la pelouse du RC Lens pour la reprise du Championnat de France, le Paris Saint-Germain a accentué son avance en tête du classement de Ligue 1. Dans une période hivernale lors de laquelle le club parisien possédait seulement trois points d’avance face à son dauphin lensois l’année dernière, le PSG possède huit unités de plus cette saison au même stade par rapport à Nice. Malgré les départs de Neymar et Messi, le PSG est-il plus fort cette année ?
Après une petite révolution entamée en son sein l’été dernier, le Paris Saint-Germain peut dresser un premier bilan de son avancée. Avec Kylian Mbappé au centre du projet, le club de la capitale est évidemment en tête de la Ligue 1 et qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Mbappé a inscrit 19 buts en 18 matchs de Ligue 1, et poursuit sur un rythme personnel plus élevé encore tandis que les départs de Neymar et Messi passent presque inaperçus tant les apports dans d’autres secteurs sont importants. Le changement de coach, en premier lieu, est l’élément principal de cette (r)évolution avec un Luis Enrique qui est parvenu à installer une philosophie de jeu, une identité, quand le PSG de l’année dernière se reposait uniquement sur ses individualités.
Paris a désormais une feuille de route collective quant à sa manière d’évoluer sur le terrain : une possession du ballon extrême, un bloc haut, une volonté d’être actif à la perte du ballon pour s’assurer une récupération rapide et une maitrise du jeu. En somme, l’inverse de ce qui était proposé l’année dernière. Paris a enfin compris qu’il devait être le principal acteur de ses matchs, et qu’une équipe construite de manière agressive ne pouvait performer qu’avec une idée de jeu similaire. Cela a pris beaucoup de temps avant lui, mais l’apport de Luis Enrique en ce sens est indéniable et tend enfin vers une cohérence dans la mise en place tactique. Tout n’a pas été parfait immédiatement, et ne l’est toujours pas, comme l’activité de Lucas Hernandez à gauche ou le rôle du latéral droit en l’absence d’Hakimi, mais le PSG possède aujourd’hui beaucoup plus de certitudes que par le passé.
Les résultats en Ligue 1 peuvent être pondérés par une concurrence trop faible, les performances et la qualification en Ligue des Champions peuvent être atténués par une deuxième place seulement, mais le PSG a évolué dans le groupe le plus relevé du tournoi et affrontera l’adversaire le plus abordable en 8e avec la Real Sociedad. Une saison qui s’aligne correctement, et qui colle avec la montée en puissance d’un Kylian Mbappé totalement libéré. Replacé au poste de numéro 9, dans l’axe, il bénéficie d’une liberté totale sur le terrain et cela se voit dans sa capacité à être à l’origine de tout pour son équipe.
Mbappé, liberté retrouvée
Passeur décisif et buteur face à Lens, Mbappé peut désormais évoluer comme il le souhaite : en décrochant plus bas pour participer au jeu et initier les actions, en piquant dans le dos des défenses adverses pour se retrouver face au gardien, en rodant dans la surface pour reprendre les ballons amenés par Barcola et Dembélé ou Hernandez et Hakimi dans les couloirs. Le recrutement de Bradley Barcola est d’ailleurs l’une des très belles affaires du PSG l’été dernier puisque l’apport du jeune français est extrêmement important, tant par ses qualités dans le couloir gauche là où il remplace Mbappé que sa capacité à terminer les actions face au but. Même s’il manque encore une capacité à le trouver depuis l’axe du terrain, depuis le milieu de terrain, Mbappé s’épanouit à nouveau dans une équipe bien mieux construite tactiquement.
Dans un 4-3-3 qui se déforme avec l’utilisation du ballon, les possibilités d’évolution sont nombreuses et notamment l’apport d’un attaquant supplémentaire en 4-2-4 comme cela a été fait parfois avec un profil plus athlétique (Ramos – Kolo Muani) à côté de Kylian Mbappé dans l’axe. Toutes ces possibilités tendent vers une évolution positive qui affirme le PSG comme une équipe capable à l’avenir de répondre à ses adversaires sur la scène européenne. Peut-être pas dès cette saison car les manques sont encore nombreux, mais ils sont néanmoins parfaitement ciblés avec Kimmich et Guimaraes en ligne de mire. Des milieux de terrain capables de faire évoluer le jeu par la passe au milieu de terrain, et il faudra également un profil de meneur de jeu capable d’être en soutien très haut sur le terrain pour avoir une palette totalement large. Paqueta, Joao Felix, des noms qui reviennent régulièrement sur ce site.
Le dernier mercato estival aura également connu quelques déceptions, avec les recrutements de Gonçalo Ramos et de Randal Kolo Muani pour la somme de 175 millions d’euros, mais cela offre tout de même une profondeur d’effectif appréciable si le besoin tactique s’en fait ressentir. Paris pourra vendre l’un des deux et notamment Ramos si l’envie d’attirer Vlahovic est plus forte, mais la construction est aujourd’hui bien plus cohérente dans tous les domaines. Tactiques, sportifs, et philosophiques. Il reste une question en suspens, et non des moindres, le contrat de celui qui est au centre de ce projet.
Emmanuel Trumer