Par Emmanuel Trumer - Publié le
C’était un rendez-vous à ne pas manquer malgré l’environnement plutôt anodin autour des Bleus, malgré les absences sur blessure de certains joueurs également, et au terme d’un match quelconque l’Équipe de France a pu compter sur un pénalty obtenu par Griezmann et transformé par Giroud pour l’emporter (1-0) en Islande. Une victoire importante avec la réception de la Turquie, lundi soir, qui sera la grande finale de ce groupe de qualifications.
Avant de chaudes retrouvailles face à la Turquie et un adversaire qui avait mangé les Bleus dans tous les secteurs l’été dernier, il aurait été dommage voir idiot d’oublier des points en route et le déplacement en Islande pouvait présenter certains pièges malgré une équipe nordique en quête de repères sur le terrain. Le bloc bas aligné par le sélectionneur Erik Hamren n’a certainement pas aidé au développement d’une rencontre plus alléchante et les arguments affichés pouvaient être prévisibles mais il aura tout de même fallu plus d’une heure de jeu pour que Griezmann ne puisse trouver un espace et se jouer assez intelligemment de la défense islandaise pour obtenir un penalty. Giroud ne s’est pas fait prier pour transformer l’offrande et ainsi mettre son équipe dans une situation plus confortable.
Avant cela l’équipe de Didier Deschamps n’aura jamais trouvé de solution pour se montrer dangereuse et l’apport des deux titulaires devant s’est longtemps fait attendre. Dans le jeu il semble de plus en plus délicat de trouver l’attaquant de Chelsea, et lorsque Griezmann n’est pas dans un soir exceptionnel le secteur offensif reste assez léger. Coman a bien tenté d’animer les couloirs mais dans l’ensemble j’aimerais voir un peu plus d’audace lorsque l’adversité se contente de défendre. L’entrée de Ben Yedder par exemple a amené quelque chose et si Blaise Matuidi est indispensable pour ses efforts à répétition, voir un profil plus offensif ne serait pas pour déplaire. Didier Deschamps trouve ses certitudes ainsi et tant que cela mène son groupe à l’Euro tant mieux à vrai dire, reste que la réception de la Turquie sera un obstacle encore plus compliqué.
Désormais lâcher les chevaux pour la finale du groupe
Ce ne sera pas le dernier match de cette campagne de qualifications mais cela pourrait en tout cas ressembler à une finale avant l’heure puisqu’en cas de victoire il suffira de suivre le rythme turc lors des deux derniers matches pour passer ce groupe en première position côté bleu. L’objectif clairement affiché pour les Champions du monde en titre, et si le pragmatisme et la sécurité actuelle pouvait laisser place à plus d’audace alors je pense que les supporters tricolores le sentiraient aussi. Non pas que cette équipe ne plaise pas, mais désormais qu’elle a un statut à défendre les regards sont forcément plus exigeants.
Un changement de visage à domicile, avec un profil plus offensif dans le couloir gauche pour accompagner Coman (Ikoné, Lemar notamment) pourrait être une solution et si cela n’était pas le cas alors il faudrait un contenu de 90 minute bien plus consistant pour que ce groupe éveille à nouveau la curiosité de ses fidèles. En attendant la route vers l’Euro reste plutôt tranquille, mais c’est aussi le risque avec cette équipe qui si elle a les capacités pour être la meilleure du monde peut aussi laisser l’impression d’être sur un fil parfois. La Turquie sera un adversaire ambitieux et l’état d’esprit actuel des Bleus pourra alors être jugé de manière plus cohérente. Deschamps et ses joueurs sont attendus en tout cas.
Emmanuel Trumer
