Le Stade Rennais, vainqueur de la dernière édition de la Coupe de France après plus de 48 ans sans trophée, va avoir une nouvelle occasion de garnir sa vitrine ce samedi (13H30). En Chine, il faudra venir à bout du dernier Champion de France pour Julien Stéphan et ses joueurs, quelques mois après l’exploit du Stade de France, mais sans les armes du mois d’avril dernier. Pour Paris comme pour Rennes, cette première rencontre officielle revêt un enjeu tout particulier.
C’est à priori l’occasion de gagner un premier trophée et de lancer confortablement sa nouvelle saison, tout en permettant au football français de faire rayonner ses stars à l’autre bout de la planète. Oui mais voilà, pour les Bretons comme pour les Parisiens l’été a été plutôt mouvementé et une défaite lors de ce premier match pourrait fortement assombrir l’avenir de la saison en question. Dans deux contextes différents bien entendu, puisque Rennes doit faire face au départ de trois de ses joueurs majeurs cet été (Hatem Ben Arfa, Benjamin André, Edson Mexer), en attendant peut-être d’autres. Flavien Tait est arrivé en provenance d’Angers contre neuf millions d’euros, et Mbaye Niang a été définitivement acheté à son club du Torino pour quelques quinze millions, mais à l’heure actuelle l’effectif breton ne semble pas aussi fort que celui de l’exercice précèdent. Sans faire une saison géniale, Ben Arfa a eu un impact non négligeable par quelques fulgurances, et surtout la sentinelle Benjamin André était une pièce maitresse du dispositif tactique de Julien Stephan. Capable de récupérer des ballons, de distribuer, son profil n’a pas été remplacé et celui de Mexer derrière pour le moment comblé par l’unique arrivée de Jérémy Morel. Léger.
Les ambitions étaient pourtant légitimes il y a quelques semaines encore du côté breton, lorsque Koubek détalait sur la pelouse du Stade de France après la séance de penalties victorieuse face au Paris Saint-Germain, et que Ben Arfa réglait ses comptes avec le président Nasser Al Khelaifi. Même le propriétaire du club breton, François Pinaut, se prenait alors à rêver de retrouver les sommets du football français sur la durée : « On va essayer de rester en haut, ne plus faire rire le monde du foot. Nous continuerons à investir. » La joie était légitime, près d’un demi-siècle après le dernier trophée du Stade Rennais, mais elle a certainement éclipsé les manques du club breton. La saison en Ligue 1 a été laborieuse l’année dernière (10eplace), et malgré un joli parcours en Europa League ponctué par un huitième de finale face à Arsenal, il ne faudrait pas se tromper sur le visage du SRFC.
D’autant plus que le mercato estival n’est pas encore terminé, et que Rennes pourrait perdre son ailier Ismaïla Sarr, indispensable la saison dernière et capable de dynamiter une défense adverse à lui tout seul. Son éventuel départ devra être comblé mais nous serons alors en droit de nous demander quels seront les réels objectifs du club breton cette saison, avec un effectif bien moins armé que le précédent.
Julien Stéphan, la garantie
Entre retours tardifs de la Coupe d’Afrique des Nations (Sarr, Niang, Bensebaini, Traoré) et donc les départs du mercato, il ne restera que quatre des onze titulaires rennais de la dernière finale de la Coupe de France en avril dernier : le gardien Tomas Koubek, le défenseur Damien Da Silva, et les milieux Clément Grenier et Benjamin Bourigeaud. Peu pour espérer travailler avec les bases acquises, mais une équipe qui aura tout de même pour mission de montrer un visage séduisant en Chine. Pour sa première saison pleine à la tête de l’équipe rennaise, Julien Stéphan sait qu’il sera attendu au tournant et le trophée des champions sera un premier obstacle à ne pas louper.
En face, le Paris Saint-Germain connait également un été mouvementé entre envie de départ pour Neymar, et ambiance morose pour Thomas Tuchel et ses joueurs. L’entraîneur parisien ne pourra pas aligner le Brésilien ce samedi face à Rennes, suspendu pour cette rencontre, mais se trouve déjà dans une obligation de remporter cette rencontre. Tout autre résultat aurait déjà des allures de fiasco avant même le début de la saison. La préparation parisienne s’est plutôt correctement déroulée sur le terrain, et Tuchel a pu mettre en place son système tactique en 5-3-2 (ou 5-2-3). Face à Rennes, il devrait logiquement être animé par Cavani, Mbappé, et Sarabia devant en l’absence de Neymar, et par Herrera et Verratti au milieu en attendant que Gueye soit opérationnel. Marquinhos – Diallo- Kherer devraient composer la charnière centrale, avec Bernat et Meunier à leurs côtés dans les couloirs.
Pour le poste du gardien de but, Alphonse Aréola sera titulaire du côté du PSG alors que son entraîneur continue d’insister en privé pour le recrutement d’un nouveau gardien. Au moins, une chose semble cohérente chez Tuchel, qui échec après échec, ne cesse de s’enfoncer dans une gestion cataclysmique d’un effectif bien trop grand pour lui. Car quand le PSG cherche qui n’a pas les capacités pour faire grandir son équipe, son entraîneur est en toute première ligne. Reste tout de même à poursuivre la série de son club en Trophée des champions, victorieuse depuis 2013 de ce trophée. Mais avec Tuchel, Paris n’est plus à une catastrophe près.
Emmanuel Trumer