Une semaine après avoir parfaitement négocié le match aller (3-1) en terre alsacienne, le Racing Club de Strasbourg est parvenu à se qualifier pour le 3etour des qualifications en Europa Ligue. Au terme d’un match retour tendu, au cours duquel l’équipe de Laurey aura souvent été dominée dans le jeu, c’est tout le même le club français qui est parvenu à garder son avantage en Israël.
Strasbourg peut continuer de rêver, plus de treize ans après avoir quitté la scène européenne, de retrouver la phase de groupes de la prochaine édition de Ligue Europa. Le chemin est encore très long pour les hommes de Laurey mais il ne faut pas sous-estimer une belle performance pour le Racing avec cette première étape franchie. Dans le contenu, Thierry Laurey aura volontairement apporté une touche défensive pour rendre son équipe plus solide, et malgré de grosses frayeurs en première période notamment, l’objectif est atteint. Exit Nuno Da Costa pour cette rencontre, et titularisation d’Adrien Thomasson pour épauler Ludovic Ajorque devant, le choix est clair sur le papier avec un milieu de terrain alsacien qui se trouve renforcé et un Ajorque qui doit composer plus en solitaire devant.
La volonté de Thierry Laurey est compréhensible puisque l’écart du match aller permet à son équipe de commencer la rencontre sans prendre de risque et tout démarre même très bien quand Ajorque ouvre le score après 17 minutes de jeu. Simakan déborde dans son couloir droit avant que Thomasson ne prenne le relai pour adresser un centre parfait à Ajorque (1-0, 17e). Strasbourg est alors dans une position très confortable puisqu’il faut trois buts au Maccabi Haifa à ce moment du match pour se qualifier. Je pensais alors très honnêtement que l’équipe de Laurey allait en profiter pour accélérer définitivement et inscrire ce deuxième but salvateur, mais la suite du match aura été beaucoup plus compliquée.
C’est d’abord Shua qui s’est illustré pour l’équipe hôte avec un joli numéro devant Sels et Mitrovic pour marquer dans le but vide (1-1, 25e), puis c’est l’autre attaquant de pointe israélien qui a pris le relai juste avant la pause pour installer le doute dans les têtes alsaciennes. Il faut dire qu’après l’ouverture du score, le visage affiché par le Racing avait de quoi inquiéter, sans pressing, avec un bloc positionné très bas et qui a longtemps souffert. Longtemps, Mitrovic n’aura pas aidé les siens en étant l’auteur d’une première période catastrophique. Déjà sur la photo pour le premier but israélien, il se fait avoir comme un bleu sur le second après un long ballon dans son dos sur lequel il semble si proche et pourtant si loin tout au long de l’action. Rukavytsya en profite après un joli enchaînement contrôle pied gauche frappe pied droit (2-1, 40e) et à la pause les questions sont nombreuses pour Thierry Laurey.
Pas de changement de système, une défense plus sereine
Alors que le technicien alsacien aurait pu faire le choix de faire entrer Nuno Da Costa pour peser davantage sur son système offensif et tenter de plier ce match définitivement, il opte finalement pour laisser son équipe évoluer dans le même système tout en étant contraint de sortir son gardien Mat Sels sur blessure. L’entame de deuxième période offre un premier frisson pour le Maccabi mais rapidement le Racing reprend le contrôle du ballon et la maitrise du match. Quelque peu rassurant surtout que Ludovic Ajorque puis Thomasson et Fofana se crée une triple occasion, avant de voir le Maccabi Haifi logiquement pousser sur les dernières minutes. Il faut alors noter la reprise en main de la défense par le capitaine Stefan Mitrovic, qui après sa première mi-temps ratée aura été l’auteur d’un deuxième acte beaucoup plus abouti sur le plan personnel.
Mêmes dans les derniers instants de la rencontre, lorsque la pression a été le plus forte dans sa surface de réparation, il a su tenir la baraque pour finalement voir son équipe se qualifier. Strasbourg s’est incliné en Israël ce soir, mais l’important est ailleurs avec ce premier obstacle franchi. Thierry Laurey aura tout le loisir de revenir sur cette rencontre pour y déceler les quelques faiblesses de son groupe, en première période notamment, mais il peut être satisfait de retrouver l’Europe encore un peu plus longtemps.
Emmanuel Trumer