L’Olympique de Marseille se déplaçait à Londres pour y défier Tottenham ou ouverture de la Ligue des Champions et tenter de déjouer les pronostics des chapeaux. Placé en quatrième position lors du tirage, l’OM affrontait certainement l’équipe la mieux armée individuellement de son groupe ce mercredi soir pour son entrée en lice. Francfort et le Sporting Lisbonne sont des adversaires qu’il faudra battre.
Si l’OM espère sortir de son groupe de Ligue des Champions, le chemin à suivre est désormais connu : après une défaite inaugurale face à Tottenham, Marseille devra batailler avec l’équipe allemande de Francfort et l’équipe portugaises du Sporting. Tottenham, bien mieux armé sur le papier, bien plus habitués aux joutes à haute intensité grâce à la Premier League également, n’a cependant jamais affiché une maitrise lors de cette confrontation. Il aura fallu un carton rouge et une infériorité numérique pour que l’OM abandonne un exploit longtemps possible.
Avec une composition de départ tourné vers sa moitié de terrain et la volonté de ne pas offrir d’espace à son adversaire, Igor Tudor a tout de suite affiché son envie de ramener un point de son premier déplacement en Ligue des Champions. Une philosophie prudente, qui aurait même pu se transformer en vraie belle affaire si Marseille pouvait compter sur un attaquant digne de ce nom à la pointe de son attaque. Luis Suarez, seul joueur offensif aligné dans le onze de départ, n’a absolument jamais existé face à Tottenham et son niveau pose question.
Au terme d’une première période soporifique, l’OM était tout de même parvenu à atteindre un premier objectif : celui de ne pas encaisser de but et de tenir un match nul face à Tottenham. Une tâche rendue beaucoup plus compliquée au retour des vestiaires à cause de l’expulsion de Chancel Mbemba pour un tacle en position de dernier défenseur sur Son. Le joueur des Spurs a réussi à toucher le ballon avant et a facilité la deuxième période de son équipe après un néant total. Comment Tottenham aurait pu marquer sans cette expulsion, avec 10 joueurs de champ positionné à 25 mètres de leur gardien Hugo Lloris, c’est une grande question.
Marseille a réalisé un bon match dans son objectif de match nul
Avec un plan de jeu qui consiste à vouloir fermer les espaces, à empêcher l’adversaire de pouvoir peser offensivement, l’OM est longtemps parvenu à embêter l’équipe des Spurs et ce sont même les phocéens qui auraient pu ouvrir le score en première période. Pas d’occasion nette, mais des situations avec des frappes de loin par Nuno Tavares notamment. En face, Tottanham n’a pas cadré une seule frappe, ne s’est pas créé une seule occasion, et je me demande sincèrement comment il est possible de se rendre au stade pour voir un tel spectacle face à un adversaire qu’il est pourtant possible de dominer dans le jeu.
Harry Kane n’a jamais été trouvé dans une position favorable mais il faut dire que situer dans un rôle de milieu défensif il est délicat de peser dans la surface de réparation adverse. Bloc équipe extrêmement bas, défense à cinq élèments avec Richarlison et Son comme latéraux qui viennent alourdir le compteur à sept éléments, que ce soit Manchester City ou l’OM en face c’est exactement pareil pour les équipes d’Antonio Conte. Une anomalie, et une victoire qui ne doit son nom qu’au carton rouge adverse et une supériorité numérique. Marseille a même tenu un moment à dix contre onze, mais Richarlison a marqué grâce à deux coups de tête. Lopez doit intervenir sur le premier, ne peut rien sur le deuxième, et globalement l’OM a commencé à subir à l’aube de la 75e minute de jeu. Est-il possible de tirer des satisfactions de cette défaite ? Défensives oui, certainement, mais il en faudra bien plus dans tous les autres secteurs de jeu pour espérer sortir de ce groupe.
Comment est-ce possible de compter sur le seul Luis Suarez pour espérer marquer en Ligue des Champions ? Comment est-ce possible de se passer d’un Dimitri Payet pour tenter d’apporter du danger dans la moitié de terrain adverse grâce à sa qualité technique ? Ou bien même d’un Bamba Dieng que la direction a voulu vendre au premier venu mais qui a terriblement fait défaut. Il faudra répondre à ces questions pour ne pas vivre une nouvelle campagne européenne compliquée, dans un groupe où l’OM doit cette fois-ci prendre des points.
Emmanuel Trumer