Après une première saison plutôt délicate d’un point de vue individuel et collectif, Dayot Upamecano semble avoir retrouvé la totalité de ses capacités. Son début de saison avec son club du Bayern Munich est une réussite malgré l’arrivée dans l’effectif bavarois de Mathijs De Ligt. Un recrutement onéreux pour le Bayern, mais une concurrence qui semble saine puisque le Français enchaine les matches et les bonnes prestations.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la récente évolution de Dayot Upamecano et de ses performances individuelles au sein du Bayern Munich, tout d’abord un temps d’adaptation nécessaire dans un club où la pression est différente de celle de Leipzig mais également une prise de conscience personnelle. Le défenseur central français l’a déclaré lui-même : il a profité de ses vacances et de la trêve estivale pour effectuer un travail de fond sur le plan physique notamment. Certainement conscient de la marge de progression à effectuer, Upamecano est aujourd’hui un joueur qui prétend à l’équipe titulaire malgré un secteur fourni.
Au-delà de la consistance que semble avoir acquis le français, c’est un changement de système tactique collectif qui lui permet aujourd’hui de trouver sa place et d’être plus à l’aise. Le Bayern Munich évoluait avec trois défenseurs centraux la saison passée, et ce schéma n’a jamais permis à Upamecano ni même à Pavard de se montrer à leur avantage dans une équipe qui a navigué à vue. Les deux joueurs sont désormais beaucoup plus à l’aise, et le nouveau système avec deux défenseurs centraux permet à chacun de trouver ses repères. Upamecano occupe l’axe de la défense avec Lucas Hernandez et Benjamin Pavard occupe le poste de latéral droit.
Alphonso Davies complète ce secteur dans le couloir gauche, et le Bayern a enchainé trois victoires en trois matches avec 13 buts marqués, plus de quatre buts par rencontre. Le Bayern est revenu à un schéma collectif qui lui correspond mieux, et même si Julian Nagelsmann cherche toujours des pistes pour installer de nouvelles idées ce sont des préceptes anciens qui permettent au FCB de retrouver de la cohérence. L’entraineur allemand arrive à instiller de bonnes idées, comme le repositionnement de Musiala dans l’axe face à Wolfsburg, mais peine encore à utiliser correctement la totalité de son groupe.
Upamecano n’a pas peur de la concurrence
Pour en revenir à Dayot Upamecano et son début de saison très réussi, il faut y voir une logique chez un joueur qui possède des qualités individuelles extrêmement intéressantes. Fort dans le duel, le défenseur central possède également une qualité de vitesse très au-dessus de la moyenne qui lui permet de compenser un positionnement haut sur le terrain. Laisser des espaces dans son dos n’est pas un problème pour lui, et c’est un immense avantage dans une équipe du Bayern qui a positionné son bloc plus haut sur le terrain en ce début de saison par rapport à l’année dernière.
Upamecano possède également une capacité à jouer avec ballon, vers l’avant, et à créer les situations par des premières passes bien senties. Il reste tout de même un axe de progression chez un jeune joueur de 23 ans : une concentration à optimiser sur 90 minutes pour ne pas sortir de ses matches et garder une constance dans son rendement. Déjà appelé en Equipe de France mais encore très peu utilisé par Dider Deschamps, Upamecano représente à coup sûr l’avenir de son club du Bayern et celui des Bleus. Le recrutement de Mathijs De Ligt cet été pour la somme de 70 millions d’euros n’a pas effrayé un joueur qui compte s’imposer et montrer que son entraineur pourra aussi compter sur lui quand le niveau s’élèvera. Une concurrence nécessaire, saine, qui pousse les joueurs à un rendement optimal.
Dans un football professionnel qui doit composer avec les envies des têtes d’affiches, le Bayern semble avoir trouvé un fonctionnement intéressant pour obtenir le maximum de ses joueurs. Les statuts importent peu, et la performance sportive est placée au centre du débat.
Emmanuel Trumer